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14/18 L’enfant découpait des images

14/18 L’enfant découpait des images
Musée de l’image 283 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Les enfants derrière les poilus et devant les images des combattants alliés"

Il s’agit du catalogue d’une exposition qui s’est tenue en 2014 à Épinal au Musée de l’image. L’ouvrage démarre par une suite de photographies prises sur les espaces où eurent lieu les combats entre Autrichiens et Italiens entre 1915 et 1918. Sans être spectaculaires, ces clichés montrent que des traces du conflit restent encore dans le paysage un siècle après. Notons d’ailleurs qu’un des très grands films sur la Première Guerre mondiale est censé se dérouler sur ce front Italien. Il s’agit de La Grande Guerre sorti en 1959 ; il est visible en intégralité ici https://www.dailymotion.com/video/x56819n

 

Suivent plusieurs textes d’un nombre conséquent d’auteur autour de cartes postales, d’images à découper afin de créer des figurines et objets en carton ou des planches d’images d’Épinal racontant une histoire. Si pour les deux premières catégories les deux premières catégories de documents la taille de reproduction est généralement convenable, elle est insuffisante pour les documents du troisième type lorsqu’elle est pleine page (texte illisible même avec loupe) voire notoirement insuffisante lorsqu’elle avoisine le quart ou le huitième de page pout un ouvrage faisant de 14x21 cm. Rappelons tout de même qu’une planche originale d’image d’Épinal atteignait environ 30x40 cm, ce qui permettait une lecture correcte des textes en-dessous des images.

 

On a quelques de documents renvoyant  à un caractère décoratif; en effet la lecture propre, que l’on voudrait en faire, se trouve impossible. Il était bon de rappeler l’existence des bataillons scolaires même si manque la précision qu’ils ont complètement disparu au début des années 1910. C’est vraiment dommage que l’on soit là avec un exemple de document reproduit sur le format équivalent à quatre timbres-postes.

Une petite partie de l’Alsace a été reconquise à l’été 1914 et conservée durant tout le conflit, ce fait est largement mis en valeur dans les productions enfantines. On y voit des Alsaciennes de tout âge faire un accueil chaleureux aux poilus. Une étude nous apprend que ka coiffe alsacienne représentée habituellement n’est en fait à l’origine propre au pays de Hanau, une petite région au nord de Strasbourg (page 86). On sait que Hansi fut le grand pourvoyeur du mythe de l’unanimité des Alsaciens vivant dans la nostalgie de la période française. Sa célèbre planche où il se représente comme caporal du 152e RI est reproduite ; il se place d‘ailleurs juste en dessous d’une mythique cantinière du régiment habillée en Alsacienne (page 146).        

 

Hansi passe en fait une grande partie de la Grande Guerre à Rechésy, au sud de Belfort, au service de l’antenne de propagande. Non loin de là, dans le massif vosgien, combattent les chasseurs alpins dont l’héroïsme ne manque pas d’être conté. Les troupes venues des colonies françaises voire britanniques (avec les Hindous) ne sont pas oubliées ; la représentation des Anglais de métropole, Italiens, Serbes et Américains sont aussi l’objet d’étude. Ceci est l’occasion de rappeler que les seuls noirs américains à avoir combattu le firent sous commandement français, l’armée américaine se contentant d’employer les nègres engagés dans les services auxiliaires, une figurine page 141 rappelle cela.       

 

Rappeler le nombre important de réservistes mobilisés à la garde des voies de chemin de fer était fort judicieux, nous frustrer du contenu textuel vraisemblablement humoristique, de la planche en la reproduisant sur une surface de quatre timbres-postes, est nettement moins drôle (page 250). 

La mobilisation de l’esprit des petites filles ne faisait pas défaut et divers documents viennent l’illustrer. Par ailleurs les allusions grivoises quoique n’étant pas directement liées au sujet apparaissent dans le souci d’encourager la natalité. Un des détails qui apparaît ici (comme ailleurs) est l’emmaillotage serré des bébés de l’époque et le fait qu’ils pouvaient être accrochés au mur par le biais d’un ustensile en fer (page 204). Notons que l’Imagerie Pellerin édite sa dernière grande série d’images durant la Première Guerre mondiale, on est doc là à son chant du cygne. Le dossier pédagogique de l'exposition est encore en ligne et il ne manque pas d'intérêt http://www.museedelimage.fr/telechargement/peda/MIE_1418_fichesen+.pdf

idé cadeau

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

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