Bécassine pendant la Guerre

Après une valse des offensives qui se traduit en août 1914 par l’entrée par deux fois à Mulhouse des forces françaises et leur retrait, le front va se stabiliser de façon quasiment fixe durant quatre ans au sud-ouest de l’Alsace germanique (jusqu’en 1919 le futur Territoire de Belfort est l’Alsace française) en laissant aux mains de l’armée tricolore des localités du nord au sud comme Thann, Masevaux, Dannemarie, Seppois-le-Bas et Pfefferhouse. C’est donc une bande d’une dizaine de kilomètres de large et d’une trentaine de kilomètres de long longeant l‘ancienne frontière qui est occupée par l’armée française.

Dans cette petite région artificielle de l’Alsace reconquise, puisque couvrant une partie des Vosges alsaciennes et un morceau de la plaine du Sundgau, les autorités mettent très rapidement en place des écoles françaises. Celles-ci sont confiées pour moitié à des enseignants d’origine alsacienne (avec une bonne proportion de religieuses pour les écoles de filles) et des soldats détachés. Ces derniers sont la plupart de temps soit des professeurs d’allemands, des instituteurs ou des inspecteurs primaires sous les drapeaux.

Parmi ces derniers on retient Antonin Fraysse  qui commit un tour de la France qui a de forts points communs avec Jacobi au pays de France de Colette Brégeault. Cette dernière, qui fut professeure à l’école normale catholique de Cambrai, signe toute ses productions sous le nom de François Marion.

Bécassine pendant la Guerre est un des quatre albums des aventures de la bonne Bretonne qui s’appuie sur les événements de la Grande Guerre pour bâtir un scénario, les trois autres sont : Bécassine chez les Alliés, Bécassine mobilisée et Bécassine chez les Turcs. À l’exception du dernier sorti en 1919, les autres titres ont été pré-publiés dans Le Journal de Suzette puis proposés en album durant la période de la Première Guerre mondiale.