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Perpignan pendant la Première Guerre mondiale

Perpignan pendant la Première Guerre mondiale
Sutton 230 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "La gare de Perpignan centre du monde (Dali)"

Il s’agit d’environ vingt-cinq contributions classées en trois catégories, à savoir La ville et la guerre, La vie quotidienne à l’arrière, Hommages aux Poilus. Perpignan a 40 000 habitants au moment de la déclaration de guerre, ce sont 1 170 de ses habitants qui laissent leur vie durant le conflit. Une proportion de tués moindre que l’ensemble du département, car les communes rurales paient toujours un prix plus important. Parmi ceux-ci, Pierre Violet Marty né à Thuir, le 3 octobre 1894 et mort pour la France dans un combat aérien le 27 décembre 1916.

Joseph Denis est le maire radical et, d’après Sylvaie Ricciardi-Braem, fait preuve de qualités d’organisation en particulier pour l’accueil des réfugiés. Ce dernier point, très sensible, n’est d’ailleurs pas traité dans cet ouvrage de façon autonome mais on en parle ponctuellement dans quelques articles sur un autre sujet. C’est une ville très loin du front et en plus proche de la frontière d’un pays neutre, ce qui d’ailleurs a peut-être permis à un nombre à un certain nombre de Perpignanais d’échapper à la mobilisation. Ce sujet est largement traité, pour le Vallespir et la Cerdagne, dans Déserteurs et insoumis de la Grande Guerre, 1914-1918, sur la frontière des Pyrénées-Orientales, un livre paru en 2009 chez Trabucaine. 

Dans le premier volet, on évoque pêle-mêle les prostituées et des déserteurs qui se sont transformés en souteneur. Par ailleurs un certain nombre de maisons de tolérance accueillent des déserteurs qui par la suite sont aidés pour franchir la frontière espagnole. Toutefois on a commencé par présenter les parcours  des 53e et 253e RI, et plus de deux régiments d’infanterie coloniale et un régiment de territoriaux  en garnison dans la préfecture des Pyrénées-Orientales. Ceci est d’ailleurs l’occasion d’évoquer des combats largement méconnus qui se déroulèrent à la frontière méridionale du protectorat de la Tunisie en septembre 1916 dans le bordj de Bir Remsta (page 29).  Les assiégeants venaient de la Lybie italienne qui s’était vidée de toute garnison italienne. La présentation d’un journal d’un officier du génie, né en Algérie et mort à Perpignan, permet de suivre le destin individuel d’un poilu ; les pages concernant l’Offensive Nivelle n’étant pas les moins intéressantes.

Un autre article propose de dresser le parcours de la douzaine de morts pour la France ; c’est la catégorie professionnelle la plus touchée car après l’hécatombe en sous-officiers et officiers subalternes de carrière, on va puiser là les hommes pour les remplacer. Un jeune rugbyman Aimé Giral décèdera à vingt ans, mais c’est Jean Laffon, ancien vice-président du  club, mort en 1916, qui donnera son nom au stade. Les hôpitaux et leur personnel sont étudiés, comme dans beaucoup de département une des deux Écoles normales est transformé en hôpital. Les actions de bienfaisance et les nouveaux emplois des Perpignanaises  trouvent une place dans un texte.

Dans la seconde partie "La vie quotidienne à Perpignan 1914-1918", sont évoqués un certain nombre d’élus dont le député radical-socialiste Victor Dalbiez, une personnalité phare du département en matière de pacifisme, d’ailleurs ajouterons-nous témoin à décharge au procès de l’institutrice Hélène Brion. Le socialiste Jean Payra, à qui est consacré un texte complet est l’autre grande figure qui plaide pour la cessation des hostilités.  Rugbyman émérite et dirigeant départemental et régional du rugby à XV, il fait du journal Le Cri catalan, l’organe des socialistes pacifistes.  Le rôle du clergé à l’arrière est vu principalement à travers l’action de l’évêque de Perpignan, à savoir Mgr de Carsalade du Pont.  Le travail en usine est approchée en étudiant les usines chimiques Prades et Maillole.

Alors que dans nombre de villes françaises les projets architecturaux sont peu nombreux dans l’Entre-deux-guerres, ce n’est pas le cas à Perpignan et on nous propose de découvrir certains architectes. La vie littéraire durant la guerre trouve sa dimension  avec en particulier de nombreux poèmes à la gloire de Joffre né à Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales. Un récit, le dernier dans le cadre d’une trilogie,  de l’écrivain Ludovic Massé (normalien dans la seconde partie du conflit), est dit faire une place à la vie de Catalans mobilisés ou pas ; toutefois il n'est publié qu’après la Libération. L’écrivain voyageur Henri de Monfreid était le fils de l’artiste George-Daniel de Monfreid dont on découvre le contenu  des carnets pour la Grande Guerre. Ce dernier vivait alors à Corneilla-de-Conflent, près de Prades. Un autre texte nous apprend quels films furent joués dans les cinémas de Perpignan entre 1914 et 1918. Quatre autres articles sont à découvrir dans cette dernière partie, ils évoquent d’autres spectacles et certaines formes de journalisme.  La dernière partie "Hommages aux Poilus" offre cinq articles dont trois traitent d’un monument aux morts. La place de l’illustration est très variable selon les auteurs, la proportion des images doit approcher les un sixième.

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

Par - 461 avis déposés - lecteur régulier

400 critiques
28/12/18
Le sacrifice oublié des volontaires catalans espagnols morts à la guerre 14-18
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-le-sacrifice-oublie-des-volontaires-catalans-morts-a-la-guerre-14-18-124458362.html
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