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La Grande Grippe

La Grande Grippe
Vendémiaire261 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Dans une Grande Guerre qui progressivement cesse, une Grande Grippe aux racines arkansasaises"

L’ouvrage est sous-titré 1918. La pire épidémie du siècle. On estime à cinquante millions de morts le coût de cette épidémie et on est surpris de voir que les Indes britanniques (certes très vastes et fort peuplées) comptent pour plus d’un tiers dans ce nombre de décès. En fait l’Asie, moins la partie asiatique de la Russie, rassemblent les deux-tiers des décès. La première manifestation du virus est relevée dans l’Arkansas dans une région de fort élevage porcin et aviaire. Cela lève l’hypothèque de migrants chinois, porteurs de la première forme de la maladie, débarquant en Californie. La grippe espagnole serait plutôt à dénommer "la grippe américaine".

La France et le Royaume-Uni ont environ un quart de millions de victimes, l’Allemagne la moitié de plus et les USA deux fois et demi le chiffre connu pour l’hexagone. Si les soldats américains introduisent la grippe dite espagnole en 1918 en Europe, ils la ramènent aux USA l'année suivante dans une forme qui a muté. On peut dire que le développement du virus, à l'échelle de la planète, tient pour beaucoup de la mobilisation de troupes de tous les continents. Le cas des Indes semble très significatif à cet égard quand on connaît l'importance des contingents mobilisés dans cette colonie britannique.   

Freddy Vinet, en début d’ouvrage, donne le nom de personnages célèbres qui succombent face à cette maladie : Apollinaire, Edmond Rostand, Egon Schiele, Mark Sykes (qui donna son nom aux accords Sykes-Picot pour le Proche-Orient), deux bergers de Fatima, Francisco Rodrigues président du Brésil… De nombreux chefs d’état l’attrapèrent, et lui survécurent, dont Clemenceau, Alphonse XIII et Woodrow Wilson.          

L’auteur nous décrit évidemment les symptômes et nous évoque bien d’autres aspects de cette maladie qui fit cinq fois plus de morts que ceux qui décèdent sous l’uniforme. Notons que l’on doit à la Grippe espagnole, la création en France du Ministère de l’Hygiène, devenu Ministère de la Santé, dont le premier titulaire est le député républicain socialiste du Cher Jules-Louis Breton, dans le gouvernement d’Alexandre Millerand ; il y avait toutefois un sous-secrétariat à la santé des armées de juillet 1915 à janvier 1920.  

Pour tous publics Peu d'illustrations

Alexandre

Note globale :

Par - 406 avis déposés - lecteur régulier

333 critiques
07/02/19
Septembre octobre 1918 : un nouveau fléau s'abat sur l'Europe
https://fr.calameo.com/read/002559357857f8afebf6c?page=24
751 critiques
03/04/20
En fait une entreprise française, installée en Bretagne, qui pouvait en fabriquer jusqu’à 200 millions par an, a fermé en 2018 après avoir été rachetée par un groupe américain
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/enquete-franceinfo-comment-la-france-a-sacrifie-sa-principale-usine-de-masques-basee-en-bretagne_3896665.html#xtor=AL-79-[article]-[connexe]
184 critiques
03/09/20
Histoire et Mémoire : La presse socialiste et la grippe espagnole, 1918
https://www.lours.org/retro-ours-la-presse-socialiste-et-la-grippe-espagnole-1918/
184 critiques
05/03/21
Elle s’appelait Marie Taupin. Marie Fernande Taupin, née Brunet, le 13 octobre 1889, à Ginai dans l’Orne. Lundi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, un hommage lui sera rendu à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Emportée à 29 ans, le 25 octobre 1918, par l’épidémie de grippe espagnole, la jeune infirmière y soignait alors les soldats blessés hospitalisés dans l’asile de la ville.
https://www.ouest-france.fr/normandie/orne/orne-l-infirmiere-sort-de-l-oubli-un-siecle-apres-sa-mort-7171297
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