Pandémie 2020: éthique, société, politique

Emmanuel Hirsch, à ne pas confondre avec Martin Hirsch membre du gouvernement François Fillon dans le passé et actuel directeur général contesté de l'AP-HP, est professeur d’éthique médicale à la faculté de médecine de l’université Paris-Saclay, a dirigé cet ouvrage, a proposé deux communications pour celui-ci et a rédigé son avant-propos qui suit une préface de Didier Sicard, président d’honneur du Comité consultatif d’éthique.

Ce sont environ cent-trente contributions, d’une demi-douzaine de pages, qui sont là offertes au moment où la planète fait face à une seconde vague d’épidémie du corinavirus. Se succèdent les parties suivantes : La médecine, le soin et l’accompagnement en première ligne, Mobiliser la société, l’informer et agir ensemble, Vivre en temps de pandémie, Nos urgences sociales, Enfermement, mort et deuil, Recherches biomédicales et technologies du numérique entre promesses et dilemmes,  Valeurs engagées valeurs éprouvées, Leçons de démocratie, Enjeux internationaux, Après la pandémie.

On comprend globalement que cette pandémie a permis de soulever un certain nombre de problèmes qui renvoient à des choix sociétaux. Se posent en particulier les questions des libertés individuelles restreintes, de nécessité d’établir des priorités dans l’hospitalisation, de mesurer les conséquences de certaines décisions et en particulier celle de priver de visite les personnes en EHPAD, de hiatus entre un discours tenu par les autorités du pays et les réalités, des messages contradictoires tenus par ces dernières pour masquer (sic) des manques, de choix d’image pour mobiliser une société (prétendre que le pays est en guerre n’est-il pas incongru?), de discours divergents et peut-être même inconséquents venus de milieux médicaux…

Comme le déclare Emmanuel Hirsch, dans un interviex à 20 minutes, la loyauté, la transparence, la justification et la proportionnalité des décisions, le suivi des mesures misent en œuvre auraient dû s’imposer aux décideurs. L’acuité des interrogations portées par le contenu de cet ouvrage permettra-t-elle une orientation réelle vers des choix sociétaux face aux dangers encourus désormais mieux perçus ou en restera-t-on au niveau de la mise en place de pansements en les accompagnant d’un parler cash (censé refléter le parler populaire et non vulgarisateur mais simplificateur à l’excès) ? L’historien sait que la volonté des anciens combattants européens de changer la société d’après-guerre se perdit au mieux dans les sables et déboucha au pire sur le développement des idées totalitaires…