Avis de Patricia : "Un chirurgien normand sous le règne de Louis XIV"
Antoine Boirel fut chirurgien à Argentan, une ville de la généralité d’Alençon qui a connu une épidémie de peste en 1638 mais a aussi été sérieusement agitée par une révolte paysanne (celle des Va-Nus-Pieds) puis par les troubles dus à la Fronde.
Antoine Boirel est né en 1621 dans la ville où il allait exercer de nombreuses années avant de décéder à l’âge de 97 ans à Madré aujourd’hui en Mayenne mais alors dans le Maine et proche des limites de la Normandie. Le grand-père, le beau-frère, le frère et l’oncle d’Antoine Boirel étaient également dans le métier d’apothicaire, la médecine ou la chirurgie.
Le Concile de Latran en 1215 interdit la pratique chirurgicale aux médecins qui sont diplômés de l’Université et ce sont certains barbiers qui se chargent des soins des dents et de divers soins dont celui d’inciser les abcès. Rien de commun n’existe en fait entre les chirurgiens barbiers qui se contentent de proposer une petite chirurgie et les maîtres chirurgiens qui pratiquent « l’opération de la taille vésicale, mais aussi les trépanations, la cure des hernies, les amputations, l’abaissement de la cataracte, l’exérèse des tumeurs dont celle du sein, la ligature des varices, les incisions des thromboses hémorroïdes » (page 21).
Toutefois il faut attendre, pour le royaume de France, un édit en 1691 et la création de l’Académie royale de chirurgie en 1741 pour que les professions de chirurgiens et de barbier soient totalement différenciées. L’apprentissage de la médecine commence alors par les études dites naturelles, à savoir l’anatomie et la physiologie, se poursuivent par les choses réputées non-naturelles qui sont l’hygiène et la diététique puis se terminent avec ce qui est présenté comme contre-nature constitué par l’ensemble formé par la pathologie et la thérapeutique (page 129).
Antoine Boirel nous laisse un Traité des Playes de Teste, un ouvrage en 1°8 de 368 pages publié en 1677. En 23 chapitres, il nous livre là tout ce qu’on sait à l’époque des maladies ou des fractures qui peuvent toucher la tête d’un individu. Ponctuellement notre auteur cite des chirurgiens et médecins connus comme ici : « Si ces poudres ne pouvoient pas corriger la pourriture de l’os, Paré conseille d’y appliquer le feu (…) non seulement pour corriger cette pourriture qu’il avoit trouvé dans l’os, mais aussi pour ayder à la séparation de ce qui est altéré » (page 146).
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