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Les 200 meilleurs ruses et tactiques de guerre de l’Antiquité à nos jours

Les 200 meilleurs ruses et tactiques de guerre de l’Antiquité à nos jours
Pierre de Taillac 192 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Dissimuler les brillances et cultiver l’ombre (Deng Xiaoping)"

En chinois, notre titre donne 韬光 养晦 soit en pinyin Tāoguāngyǎnghuì.  Voici un ouvrage qui propose de courts récits, pris dans de très nombreuses civilisations et diverses époques, de tactiques destinées à tromper l’ennemi ou à contourner les mesures de défense ou les actions d’offensive prévisibles de l’adversaire. 

L’Antiquité est bien présente, à travers les Grecs et les Romains essentiellement ; on retrouve là en particulier le général thébain Épaminondas faisant  croire à ses troupes que les dieux leur ont envoyé des armes ou le chef militaire romain Quintus Sertorius (né vers 126 av. J.-C. à Nursie en Sabine) qui attribue à sa biche apprivoisée des dons de voyance afin de donner le moral à ces troupes. Perses et Carthaginois apparaissent mais plutôt comme victimes de ruses, et on retrouve en particulier Hannibal ponctuellement vainqueur cette fois en lançant des pots de serpents venimeux sur les bateaux de la flottte de Pergame en 191 avant Jésus-Christ. L’auteure est évidemment tributaire des sources aujourd’hui disponibles.

Le Japon est également largement présent à travers divers personnages, tel le daimyô Yoshimoto Imagawa qui utilise, au milieu du XVIe siècle, des pièces proposant deux fois la même face pour laisser croire que les dieux prédisent la victoire à ses hommes. La Chine semble n’apparaître qu’à travers le général Zhang Xun de la dynastie des Tang et le stratège Sun Bin auteur d’un Art de la guerre postérieur que celui de Sunzi  et un peu moins connu que ce dernier. Par ailleurs l’usage militaire du cerf-volant dans l’Empire du milieu est évoqué page 102. La Corée est grâce à l’amiral Sun-si Yi, non pas inventeur des bateaux-tortues mais plutôt rénovateur de ceux-ci, avec ces derniers il défait l’envahisseur japonais à la fin du XVIe siècle ; dans le court récit rapporté ici, le fils de Sun-si Yi cache sa mort au combat et revêt son armure.

Les Mongols sont connus là par notamment Bat Xaan, le petit-fils de Gengis Kahn qui prend à revers les troupes hongroises en 1241  On s’attendait bien sûr à la mention du siège de Caffa (ou Jaffa) en Crimée où les Mongols envoient des cadavres de pestiférés à l’intérieur de la ville qu’ils assiègent. Le médecin Cesalpino a vécu bien après les débuts de la propagation de la syphilis en Italie et l’anecdote rapportée (page 155) par lui comme quoi du vin aurait été empoisonné par du sang de malades atteints de ce mal semblent bien factice. En effet on sait que les prostituées ont largement contaminé les troupes du roi de France.

Les guerres du XVIIe siècle sont portées en partie par les combats de la marine hollandaise, particulièrement par, au large de Cuba, la bataille de Cabañas en 1638 où les Espagnols retiennent le feu jusqu’au moment crucial de la tentative d’abordage des navires des Pays-Bas. Pour toujours les Amériques, une place est faite à la Guerre de Pontiac au cours de laquelle Henri Bouquet, un officier d’origine helvétique au service des Anglais offrent à ses ennemis des couvertures contaminées par la variole.  Toutefois il semble que l’idée en vient à l’officier britannique Jeffery Ahmerst supérieur hiérarchique de Henri Bouquet qui ne fut que l’exécutant de la chose. Le XVIIIe siècle avait commencé sur terre par les guerres de Charles XII roi de Suède, un personnage présent par son action de dissimulation de ses troupes par une intense fumée (page 152).

Les guerres de la Révolution et de l’Empire sont traitées et c’est l’occasion notamment d’en apprendre plus sur les prémices de la bataille de Wagram (page 168). Durant la Grande Guerre, l'usage de mannequins semblent réeel, en tout cas cette tactique est largement reprise dans la presse, en particulier celle humoristique, savons-nous personellement. Pour la Seconde Guerre mondiale, on s’attendait à trouver l’opération Copperhead qui consiste à promener un sosie du général Montgomery pour laisser entendre que le débarquement des Alliés en juin 1944 se fera dans le sud de la France et non en Normandie (page 46). On a des choses moins connues comme l’envoi de 80 parachutistes sur des planeurs pour prendre le fort belge d’Ében-Émael le 10 mai 1940. Pour des conflits plus récents, on apprend l’usage de singes revêtus d’uniformes indiens dans la guerre qui opposa en 1971 New-Delhi et Karachi. L’ouvrage se lit facilement, il comprend des chapitres au titre alléchant (et plus ou moins significatif) comme Ruses de siège, Tout n’est qu’illusion, Dissimulation, Grands travaux…

Pour tous publics Peu d'illustrations

Alexandre

Note globale :

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