Pestes et épidémies au Moyen-Âge

En vérité l’essentiel de l’ouvrage porte sur la peste et une petite vingtaine de pages évoquent en plus la lèpre, sans compter une dizaine de feuillets consacrés collectivement au mal des ardents, au choléra, à la dysenterie, au typhus, au scorbut et à quelques autres maladies.

L’ouvrage est très largement illustré par cent trente images, il permet de voir en particulier des médecins et des malades mais aussi des cartes géographiques reconstituant la progression de certaines épidémies.

Le texte propose des portraits de médecin et donne des informations sur les remèdes utilisés. On apprend que l’idée de quarantaine apparaît pour la première fois à Raguse (Dubrovnik) en Dalmatie en 1377. Cette ville étant très étroitement liée à Venise à la fin de l’époque médiévale, on ne s’étonne pas que cette mesure de quarantaine ne s’étende rapidement à l’ensemble des possessions des doges.

François de Lannoy réfléchit sur les conséquences de ces maladies dans les domaines artistiques, politiques, économiques et religieux. On notera que la Grande peste se propage au début de la Guerre de Cent ans à une vitesse largement en lien avec le déplacement des troupes et des civils. La population, après avoir accusé mendiants, vagabonds et lépreux de diffuser la peste, se retourne contre les juifs. Ceci est d’ailleurs en lien avec le fait que certains d’entre eux étaient apothicaires, ce qui les faisait soupçonner de fabriquer des poisons. Du point de vue migratoire, on voit nombre de juifs allemands qui rejoignent (avec très souvent assurance d’une protection de la part de leur nouveau souverain) le margraviat de Brandebourg, la Pologne et la Lituanie. Le roi Casimir III leur attribue même des terres dans la partie orientale de la Pologne. En conclusion de l’ouvrage, l’auteur rappelle l’impuissance de la médecine de l’époque face à l’ensemble des maladies qu’il a évoquées.