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Benoît XV : le pape de la paix

Benoît XV : le pape de la paix
Perrin382 pages
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Avis de Adam Craponne : "Une désir de paix qui fait du vent"

"Benoît XV 1914-1922" de Marcel Launay était sorti au début de l’année 2014 (ses lecteurs y trouveront entre autres de remarquables explications sur le rôle de Mgr Benigni, chef d'un courant intégriste qui dénonçait sous le pape Pie X tous ceux qui adhéraient à des thèses modernistes), et "Benoît XV : le pape de la paix" d’Yves Chiron paraît à la fin de la même année. Ce titre choisi dans l’ouvrage paru chez Perrin laisse penser que la question des initiatives de paix venues de Rome est largement abordée. Yves Chiron rappelle qu’avant d’être pape, son personnage avait exercé des responsabilités dans des négociations diplomatiques et que dans le conflit « le pape et le Saint-Siège ne furent pas neutres mais impartiaux ». D’ailleurs Clemenceau le traita de "pape boche" et le général allemand Ludendorff de" französisch Papst" (" pape français").

Après que le chef du Zentrum au parlement allemand ait présenté au Reischtag une motion en faveur d’une paix d’entente amenant à la réconciliation permanente des peuples, Benoît XV lance un appel aux belligérants le 1er août 1917 dans lequel il ne se contente plus de principes généraux mais pose de façon directe l’idée d’une Pologne et d’une Arménie indépendantes, l’évacuation de la Belgique et appelle à une réflexion sur le devenir de l’Alsace-Lorraine et des régions italophones de l’Autriche-Hongrie. Entre les principes de Wilson et les pistes proposées par le pape, Yves Chiron souligne des points de convergence. La réception fut assez froide dans les deux camps et rien de concret ne sortit de cette initiative. Pauline Guideman dans " Un Lorrain dans la tourmente" fournit le texte intégral de la proposition de paix de Benoît XV du 1er août 1917. Ce n’est pas le cas ici et il est donc dommage qu’à la lecture du livre d’Yves Chiron le lecteur ne puisse de se faire son opinion personnelle sur le contenu de cette initiative.

L’ouvrage essaie en particulier de donner une vision de l’influence des missions catholiques en pays colonisés ou sous influence ; il est certain que Benoît XV fit preuve d’une grande volonté pour que les indigènes accèdent à la prêtrise, ce qui eût pour conséquence (peu après la mort de Benoît XV) de nouvelles nominations d’évêques indiens ou chinois dans leur pays, après une rupture de 250 ans dans ce domaine. C’est une vision de l’ensemble de la vie du personnage, né Giacomo Della Chiesa qui est fourni. Il y a un très gros travail sur les archives et l’ouvrage apporte entre autre un nouvel éclairage sur la raison du veto de l’Autriche-Hongrie à l’élection du cardinal Rampolla que la double monarchie jugeait trop slavophile. La réaction de Rome au moment du suicide de l'héritier du trône autrichien n’entraîna pas cette exclusive, qui favorisa l’élection de Pie X en 1903. François-Joseph ne tenait pas rancune à Rampolla de s'être opposé à l'enterrement religieux de son fils Rodolphe qui s'était suicidé jusqu’à s’opposer à son élection au trône de Saint-Pierre.

Pour connaisseurs Aucune illustration Plan chronologique

Adam Craponne

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