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La guerre et la foi : de la mort à la mémoire 1914-années 1930

La guerre et la foi : de la mort à la mémoire 1914-années 1930
Armand Colin 206 pages
1 critique de lecteur

Avis de Benjamin : "Jeanne, ma Jeanne d'Arc ne vois-tu rien venir? Je ne vois rien que le boche sournois et le poilu courtois"

"La guerre et la foi : de la mort à la mémoire" est une version remaniée d’un ouvrage paru en 1994. Le premier chapitre "Croire et mourir : toute guerre est une guerre de religion" montre comment l’Allemand est diabolisé par les catholiques français, en particulier en lui renvoyant l’image de protestant. Voici les paroles de l’évêque d’Arras Mgr Julien :

« Vous étiez le fléau passif du plan divin

Géants nés au Luther, et neveux de Calvin

Votre armure est de fer, mais vos pieds sont d’argile.

Un caillou roulera demain de l’Évangile,

Qui vous fera tomber de votre piédestal ». (page 29)

Les artistes reprennent des images bibliques et peuvent par exemple montrent des soldats alliés crucifiés par un groupe de militaires allemands. L’idée que l’on est dans le camp des croisés est prégnante. Un officier catholique déclare en évoquant la France et Dieu :

 « Je vais à cette guerre comme à une croisade, parce que je sens qu’il s’agit de défendre les deux grandes causes à quoi j’ai voué ma vie ». (page 37)

Le deuxième chapitre "À quel saint se vouer dans cet enfer ? L’intercession" évoque les moyens que les croyants utilisent pour tenter de se protéger ou tenter de protéger leurs proches. Le désir de certains catholiques de faire figurer le dessin du Sacré-Cœur de Jésus sur le drapeau tricolore est marqué par une suite d’actions, l’action de la poitevine Claire Ferchaud est évoquée. Il est à noter que c’est durant cette guerre que petit à petit les catholiques français s’annexent l’image de Jeanne d’Arc et que le pape Benoît XV la  canonise le 16 mai 1920   pour tenter de faire oublier qu’il a été traité de "pape boche" par les catholiques français dans leur ensemble et faciliter la reprise des relations diplomatiques entre le Vatican et la France. La photographie de la couverture est celle d'un vitrail de la cathédrale de Reims où un poilu est à genoux devant Jeanne d'Arc. 

Au sujet des prières effectuées pour la Victoire, nous signalerons personnellement un vitrail réalisé pour 1925 en l’église Saint Louis de La Roche-sur-Yon  où on peut voir les parlementaires catholiques de Vendée, associés à des membres du clergé réunis au printemps 1917 pour promettre la construction d’une basilique consacrée au Sacré-Cœur si les armées françaises triomphaient.

Ceci nous amène à évoquer le contenu du troisième chapitre de l’ouvrage d’Annette Becker, il est intitulé "Le souvenir" et montre en particulier les batailles pour faire figurer la croix sur les monuments aux morts, les municipalités catholiques de l’Ouest (et en particulier de Vendée) obtiennent gain de cause quand le conseil municipal vote l’emplacement du monument aux morts dans le cimetière ou aux abords d’une église. On apprécie les pages centrales qui présentent une trentaine de photographies en couleurs sur des objet variés et en particulier des vitraux commémoratifs de la Grande Guerre à Donzenac (Dordogne) et Lamoura (Jura). En prolongement de cet ouvrage, on lira  de Magali Della Sudda la contribution "Les femmes catholiques dans la Grande Guerre" dans  Communio : Revue catholique internationale, 2013, 38 (226), p.51-73, ainsi que "1914-1915, quand Dieu se tait : La barbarie racontée jour après jour" aux éditions du Cerf .

Pour tous publics Quelques illustrations

Benjamin

Note globale :

Par - 459 avis déposés - lecteur régulier

459 critiques
04/10/15
Sur radio Vatican "Les catholiques français pendant la Première guerre mondiale"
http://fr.radiovaticana.va/news/2014/09/29/les_catholiques_fran%C3%A7ais_pendant_la_premi%C3%A8re_guerre_mondiale/1107533
733 critiques
06/01/19
LA GRANDE GUERRE DES HOMMES DE DIEU
(autrement dit le sort des 40 000 prêtres et religieux avant, pendant et après la guerre de 14-18)
conférence, par Alain Toulza, sur ce sujet à la salle Saint-Pasquier (4 rue Alphonse Daudet à Nantes) le jeudi 17 janvier à 20 h (entrée libre)
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