Avis de Zaynab : "Les habitants de Lusignan, au sud-ouest de Poitiers, s’appellent les Mélusins"
Cet ouvrage sort alors que s’annonce, à l’Historial de Vendée (au nord de La Roche-sur-Yon) du 22 novembre 2019 au 1er mars 2020, l’exposition "La fée Mélusine, secrets d’une légende ". Fille d’une fée et d’un roi d’Écosse, Mélusine connait un destin aussi fascinant que tragique… Elle est revendiquée principalement tant par la Bretagne, le Poitou que le Luxembourg.
On peut regretter la phrase : « En grandissant, les trois filles découvrirent un jour que leur père avait trahi leur mère ». En effet cela laisse spontanément penser que le père de Mélusine avait trompé la mère de cette dernière, ce qui n’est absolument pas le cas. En fait le futur mari avait promis à sa prochaine épouse de ne jamais la voir dans les moments où elle accouchait. Les trois sœurs utilisent leurs pouvoirs magiques pour le confiner dans une montagne magique du Northumberland (comté anglais limitrophe de l’Écosse) mais leur mère désavoue leur acte. Elle décide successivement que Palestine gardera un trésor dans un donjon situé sur le Mont Canigou dans les Pyrénées, Ellior (ou Mélior) passera sa vie en compagnie d’un épervier magique dans un château d’Arménie, et que Mélusine prendra un corps de serpent tous les samedis. Notons que les derniers rois de l'Arménie (pour la Cilicie), étaient des membres de la famille des Lusignan.
Cette dernière devenue noble dame de Fougères en Bretagne épouse Raymondin de la famille poitevine des Lusignan. Ils ont dix fils dont huit ont une difformité physique. Renaud de Forez, frère de Raymondin, insuffle à Raymondin le doute sur la fidélité de Mélusine le samedi. Le seigneur poitevin observe à la dérobée son épouse un samedi et pousse un cri d’effroi en voyant la transformation de celle-ci. Or si un humain apercevait dans cet état Mélusine, elle devait se transformer instantanément en dragon, ce qui se fit.
Le récit mentionne que Mélusine, de sa baguette magique, fit sortir de terre de nombreuses forteresses en Poitou et dans l’Aunis voisin (à La Rochelle en particulier). Il s’agit d’explique la grande densité de châteaux-forts dans cette région qui fut depuis le divorce d’Aliénor d’Aquitaine et jusqu’à la fin de la Guerre de Cent Ans le lieu privilégié de confrontation entre les rois d’Angleterre et les souverains français. L’illustration du récit mêle des dessins plutôt de style caricatural à des photographies des lieux évoqués tels qu’ils sont aujourd’hui ou l’étaient il y a un siècle.
Les pages documentaires proposent également des images, elles reviennent sur la dimension historique portée par la légende et invitent à visiter trois lieux à Fougères ou non loin de là. On retiendra que, par son mariage en 1253, Henri XII de Lusignan, devient seigeur de Fougères en 1256. Si le lectorat potentiel est de dimension très large d’enfants de neuf ans à des adultes, c’est parce que le récit est d’un niveau sobre de vocabulaire et que les pages documentaires apportent des informations denses. Notons dans la même collection "Pays de légende", toujours liés à la Bretagne, des ouvrages sur Merlin, la Mère Michel (de la chanson), Gargantua…
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
http://www.lessentiel.lu/fr/luxembourg/story/melusina-va-retrouver-les-bords-de-l-alzette-26331092
https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/vouvant-medievale-fete-ses-mille-ans