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Du crime au châtiment: Lorsque rôdent les assassins de la Belle Époque

Du crime au châtiment: Lorsque rôdent les assassins de la Belle Époque
De Borée 382 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Mortelles ces histoires!"

L’ouvrage évoque un certain nombre d’affaires criminelles qui se sont déroulées à Paris ou dans sa banlieue entre 1887 et 1910. Elles sont classées en deux catégories : les crimes crapuleux et actes de folie d’une part puis d’un autre côté les crimes sexuels. Dans ce dernier ensemble on retrouve : l’Affaire Soleilland qui se déroule en 1907 à Aubervilliers (déjà évoquée dans Les grandes affaires de Seine-Saint-Denis ), l’Affaire Sauton avec une macabre découverte à Choisy-le-Roi en 1899 et enfin l’Affaire Ménesclou pour une action en 1880 dans le VIIe arrondissement au 155 rue de Grenelle avec un docteur Petiot amateur avant l’heure.

Affaire Soleilland

Lors de la première partie, sont exposées en particulier l’Affaire Pranzin (triple assassinat de la rue Montaigne) ainsi que l’Affaire Gouffé (une malle sanglante envoyée Gare de Lyon, à destination de Lyon en 1889). Louise Weissmann-Bessarabo, avait alors vingt-et-un ans et elle assassinera son second mari (avec plus ou moins la complicité de sa fille issue d'un premier mariage) fin juillet 1920. Le corps fut retrouvé dans une malle qui a fait le voyage de Paris à Nancy par le train le 4 août.  Cette histoire n’est pas dans l’ouvrage de Michel Malherbe mais dans le livre Louise Grouès : Tout le ciel bleu, tout le ciel noir ; Louise Grouès est la nièce de Henri Grouès, alias l'abbé Pierre.

On a dans Du crime au châtiment, une femme meurtrière arrêtée en 1905 ; il s’agit de Jeanne Weber (ne pas confondre avec Simone Weber qui exerça ses talents en Lorraine à la fin du XXe siècle). Jeanne Weber, originaire des Côtes-d-Nord (Côtes-d’Armor aujourd’hui) est surnommée "L’ogresse de la Goutte d’or", car elle a tué plusieurs enfants à Paris, Châteauroux et Commercy.  Elle a comme consoeur dans le crime Rosella Rousseau et Marie Bourette ; le ténor belge Jules Godart est au Vésinet une des victimes (d’ailleurs collatérale) de la dernière.

Arrestation de Jean-Jacques Liabeuf le 8 janvier 1910

Parmi les autres affaires évoquées, on a le meurtre d’un policier qui n’avait rien à voir avec les deux qui avaient mouillé un innocent Jean-Jacques Liabeuf  (natif de Saint-Étienne) à une affaire de proxénétisme, à la demande d’un indicateur maquereau. Guillotiné début juillet 1910,  Liabeuf est inhumé trois fois, car sa première tombe au cimetière d’Ivry est devenu un lieu de pèlerinage pour les révolutionnaires, le journal La Guerre sociale vient y déposer une gerbe avec une jolie épitaphe… Auparavant Gutave Hervé avait écrit dans son hebdomadaire : « je trouve que dans ce siècle d'aveulis et d'avachis [Liabeuf] a donné une belle leçon d'énergie et de courage à la foule des honnêtes gens ; à nous-mêmes, révolutionnaires, il a donné un bel exemple ». On parla de l'Affaire Dreyfus des ouvriers. Ajoutons personnellement que c’est le journal de Gustave Hervé, Miguel Almereyda et Eugène Merle. La dernière étape pour Jean-Jacques Liabeuf est le cimetière de Saint-Étienne. Quelques autres crimes restent à découvrir dans ce même chapitre.

Le troisième chapitre se centre sur les apaches parisiens en général et Casque d’Or en particulier. L’auteur avance que la Grande Guerre vit nombre de ces bandits parisiens périrent et on peut à ce propos écrire que la BD Notre Mère la Guerre de  Kris et Maël utilise ce motif littéraire. Par ailleurs Les Carnets de guerre de Louis Barthas évoque également de jeunes délinquants parisiens envoyés sur le front. L’Affaire de Casque d’Or nous apprend qu’un apache se nommait Dodo la saumure et fut un des amants d’Amélie Élie née à Orléans en 1878 et enterrée à Bagnolet en 1933. Le quatrième chapitre traite de la police parisienne en une petite vingtaine de pages, on a en plus la liste des chefs de la Sûreté parisienne de 1800 à 1913 (on y trouve Vidocq mais pour seulement une partie de l’année 1832 et pour ceux qui exercent le plus longtemps Allard, Cochefert et Hamard) ainsi que le texte intégral de l’arrêt du 3 août 1913 qui réorganise la police parisienne. On apprécie les très nombreuses illustrations et on trouve en particulier d’affiche du film Casque d’Or avec pour héroïne Simone Signoret.

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Alexandre

Note globale :

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