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La face sombre de la Belle Époque: crimes et attentats

La face sombre de la Belle Époque: crimes et attentats
De Borée 457 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "La Ravachol, un air de la Belle Époque"

J’ai commencé par l’Attentat au restaurant Véry et j’ai été un peu déçu car j’aurais aimé trouver confirmation ou infirmation de la réplique de Théodule Meunier qui recevant le verdict de sa condamnation à perpétuité (pour cet attentat) aurait déclaré, selon les historiens militants libertaires cela « À perpétuité? La société bourgeoise n'en a pas pour aussi longtemps! Courage, copains, et vive l'anarchie! ». Par ailleurs, il n’est pas interdit de vérifier les informations qu’on trouve car Meunier n’est pas du tout mort lors d’une tentative d’évasion. Au moment de son décès il était depuis de très longs mois bien faible et comptait sur une grâce car il en était à entamer sa treizième année d’emprisonnement et devait être arrivé en Guyane depuis plus de douze ans et demi. Mes informations tiennent de la consultation des archives du bagne déposées à Aix-en-Provence car je m’étais intéressé à cet ébéniste vendéen.

A l'Hôpital du bagne des Iles du Salut, transport de Meunier mourant (cette photo n'est pas dans le livre)

Les attentats anarchistes occupent une grande place dans ce livre, avec plusieurs affaires, dans ce volume. M’était d’ailleurs totalement inconnu Léon-Jules Léauthier  qui blesse, fin 1893 à Paris, M. Georgevitch ambassadeur de Serbie à Paris, en le prenant pour un bourgeois quelconque. Voici le début de La Ravachol :

« Il s'app'lait Ravachol, c'était un anarchiste
Qu'avait des idées folles, des idées terroristes.
Il fabriquait des bombes et les faisait sauter
Pour emmerder le monde, les bourgeois, les curés. »

Pages 73 et 74, une malheureuse erreur de date fait parler du compte-rendu dans L’Humanité de la mort de Louise Michel en 1888 alors qu’il s’agit évidemment de 1905.  Ce livre évoque évidemment Jules Ferry, Ravachol, la bande à Bonnot et Jean Jaurès. Il dépasse les limites de la période avec l’attentat contre Georges Clemenceau en février 1919. Les caprices de l’histoire font que nous retiendrons que l’assassin de Jaurès et l’auteur de l’attentat contre Clemenceau meurent tous les deux à trois semaines de différence en 1936 en Espagne. L’un est tué par les anarchistes espagnols aux îles Baléares et l’autre dans les rangs de ces derniers sur le front d’Aragon décède sous les balles nationalistes.    

Alors que tant d’ouvrages  historiques proposent quasiment aucune illustrations, on peut remercier l’auteur et l’éditeur de nous en offrir toujours trois ou quatre pour chacune de la bonne vingtaine des affaires évoquées. En général ce sont des images tirées de la presse illustrée de l’époque, on a également des photos et des cartes postales. On a parfois aussi des une de journaux sans illustration et on est fort content d’avoir la page de La Guerre sociale, avec pour rédacteur en chef Gustave Hervé, qui annonce la mort de Jaurès. Par ailleurs,  une très intéressante éphéméride des attentats politiques (venus de tout horizon) de 1880 à 1919 est offerte sur trente pages. Cela permettra de savoir si un de ces faits violents a eu lieu non lion d’une ville que l’on connaît. La province est évoquée une fois sur trois, avec ponctuellement des villes comme Charleville, Limoges ou Alès et assez souvent Marseille.  Notons que si Louis Chave perpétue un attentat à Marseille en 1884, ce n’est pas lui qui a donné son nom au boulevard Chave. Parfois celui qui prépare une bombe meurt et toutes les tentatives ne font pas des victimes, on parfois seulement des dégâts matériels.   

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

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