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Chine: Chronologie simplifiée des origines à 1949

Chine: Chronologie simplifiée des origines à 1949
L’Harmattan 454 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "De sûrs repères pour l’histoire de l’Empire du milieu"

L’ouvrage commence par traiter de la Chine archaïque à travers ses débuts légendaires, l’époque néolithique, le début de la période historique, l’âge du bronze, la période des Printemps et des Automnes puis le temps des Royaumes Combattants. Dans cette première partie, on voit successivement : Pangu, les trois Augustes et les cinq souverains, la culture de Yang Shao (- 5000/ -1700), la culture de Longshan (- 3000/ - 1600), la culture de Hongshan (- 5000/ - 3000), la culture de Liangzhou (- 4000/ - 2500), la dynastie des Xia (- 2070/ - 1600), la dynastie des Shang (-1600/ - 1046), la dynastie des Zhou (- 1046/ - 770) avec les Zhou de occidentaux et les Zhou orientaux, les débuts du royaume de Qin et les grands sages que sont Laozi, Confucius, Mengzi, Xunzi, Mozi ainsi que les Légistes.

La seconde partie traite des débuts de la Chine impériale avec l’instauration de la  dynastie des Qin qui donne le nom occidental de la Chine (le premier empereur de Chine est Qin Shi Huang Di), le royaume de Nan yue (très au sud de la Chine et sur le Tonkin). On passe ensuite à la dynastie des Han (- 206/ + 220) avec l’usurpation de Wang Mang au début de l’ère chrétienne qui marque la limite entre les Han occidentaux et les Han orientaux.  On s’attarde sur tous les empereurs et en particulier pour les premiers sur Wu Di (- 140/- 86) qui annexe le royaume de Nan Yue et Ming Di (58/ 76) qui a été le premier souverain à favoriser le bouddhisme. On poursuit avec les Trois Royaumes (220/280) qui précèdent la période des Jin (265/420) où se succèdent la dynastie des Jin Occidentaux (265/317) et des Jin Orientaux (317/420) qui ne contrôle plus le nord du pays qui connaît diverses lignées de Wei et les Zhou. Durant ces premiers siècles de notre ère, le bouddhisme imprègne très largement les croyances des Chinois.

Le pays connaît ensuite des périodes d’éclatement et de réunification. Ce sont les Sui, les Tang (époque de l’impératrice Wu Zetian et de juge Ti) et les Song qui parviennent à ce retour à l’unité pour de 40 ans à près de trois siècles (pour les Tang).  Des dynasties étrangères dominent le nord du pays et ce sont les Mongols qui vont être la première lignée de souverains barbares. Si Gengis Khan, son fils Ögödei Khan et son petit-fils Möngke font progressivement la conquête de la Chine du nord, c’est Kubilai qui en s’emparant du sud de la Chine, de la Corée et de l’Annam devient le premier empereur de Chine avec des origines tartares. Marco Polo le rencontre dans sa nouvelle capitale Khanbalik qui est aujourd’hui Pékin.

La dynastie des Yuan ne dure qu’un siècle et elle est remplacée par une lignée issue de Han (ethnie dominante en Chine), ce sont les Ming qui restent au pouvoir près de trois siècles. On sait que la dernière dynastie de la Chine, fut celle des Mandchous qui pit le nom de Qing. En 1911 une révolte la fit chuter et de 1912 à 1949, le pays connut sa Première République.

Le juge Ti (image absente de l'ouvrage)

L’ouvrage évoque les nombreuses révoltes paysannes, comme celles sous les Mongols du Lotus Blanc, des Turbans rouges et de Zhu Yuanzhang (qui devient l’empereur Hongwu). La dimension culturelle  et économique est présente à travers entre autre les lettres, les arts, la religion, l’urbanisme, le commerce, la science et les techniques. Ceci est écrit autour du juge Ti (Dí Rénjié en pinyin) :

« Le juge TI : ce héros de romans policiers écrits par le diplomate et sinologue hollandais Robert Hans Van Gulik (1910-1967) en conservant le modèle traditionnel chinois, est un personnage historique (il a réellement existé). Né à Tai-yuan, dans le Shanxi, en 630, il s’appelle TI Jen-kie. Il a été reçu aux examens supérieurs d’Etat en 650 à Changan, capitale de l’empire. Il exerce la profession de magistrat dans différentes provinces pendant de nombreuses années au cours desquelles il parvient à résoudre de très nombreuses affaires criminelles. Homme intègre à l’esprit aigu, il est très attaché à la dynastie des TANG, de sorte que lorsque, dans la seconde partie de sa vie, il accède aux plus hautes responsabilités au sommet de l’Etat, il devient un adversaire déterminé de WU ZETIAN. Il meurt en l’an 700, âgé de 71 ans. » (page 75)

La situation au Tibet est régulièrement abordée à partir de la fin du Ive siècle. Voici, en dehors des pages spécifiques au bouddhisme, la première évocation du Tibet :

« QIN Antérieurs (351)= Di

UN ROYAUME TIBETAIN :

Les Qin antérieurs méritent une attention particulière. Créés par une famille tibétaine établie à Chang’an, ils constituent un état tibétain puissant. Leur Empereur, FU JIANG (357-385), ne s’embarrasse pas des turpitudes tribales qui divisent dans ses rangs les Turcs et les Mongols. Il met en place une administration fortement sinisée, de même que sur le plan militaire il constitue une armée chinoise disciplinée pour encadrer en quelque sorte la cavalerie nomade. En 370, il liquide les YAN antérieurs au nord-est puis, en 376, les LIANG antérieurs, unifiant ainsi la Chine du nord.

Malheureusement, il se lance dans une conquête de la Chine du sud qui se termine par le désastre de FEISHUI (384), bataille qui se  déroule sur la rive est de la FEISHUI (rivière aujourd’hui appelée FEIHE ; province de ANHUI) au cours de laquelle les troupes JIN mettent son armée en pièces.En 384, un de ses généraux, YAO CHANG, usurpe le trône à Changan et crée la dynastie des QIN postérieurs ; YAO CHANG tue FU JIANG ». (page 57).

Sur les grandes expéditions maritimes de Zhenghe, on lit entre autre ceci :

« -1ère expédition : juillet de 1405 à 1407. La flotte quitte Nankin ; elle comporte plus de 200 navires dont 63 vaisseaux géants et transporte près de 28000 personnes, toutes sortes de marchandises pour le commerce (porcelaines, soieries, épices, parfums...). Après une première halte au royaume de CHAMPA, elle poursuit sa route vers Java et Sumatra, Malacca, Ceylan, Calicut. Dans tout le sud-est asiatique, ZHENG HE rencontre des communautés d’immigrés chinois qui vivent en bons termes avec les autochtones. Certains sont là depuis plusieurs générations (l’émigration de chinois vers l’étranger avait déjà lieu dans les périodes de crise sous les TANG).

En 1407, ZHENG HE crée à Nankin, une école spécialisée dans les langues étrangères, dont le rôle principal est de former des interprètes, indispensables aux relations avec l’étranger (Siyiguan).

-2ème expédition : de 1407 à 1409 : Calicut, Cochin et Ceylan royaumes qui deviennent vassaux de l’empereur de Chine et paient tribut. Zheng He ramène dans leurs pays respectifs les ambassadeurs qui ont profité de la première expédition pour se rendre en Chine.

-3ème expédition : de 1409 à 1411 : le Siam, Malacca, la côte de Malabar, Ceylan.

-4éme expédition : de 1413 à 1415. : Calicut, Ormuz, entrée du Golfe Persique.

-5éme expédition : de 1417 à 1419 : Ormuz, cote de Somalie, Arabie, Golfe Persique.

-6éme expédition : de 1421 à 1422 : Sumatra, Côte orientale d’Afrique et Golfe Persique.

-Septième et dernière expédition : de 1431 à 1433. Royaume de Champa, Java, Palembang (Sumatra), côte de Malabar, Ormuz, côte d’Afrique jusqu’au Kenya ; certains navires vont directement de Calicut en Arabie (Djedda ce qui permet à Zhenghe de se rendre à la Mecque). Elle comprend 63 navires qui déplacent 27 000 hommes. » (page 174)

ZHENG HE (image absente de l'ouvrage)

Autour de la communauté juive de Shanghai, on a ce texte :

« 1943, SHANGHAI et les réfugiés juifs : Influencées par les NAZIS, les autorités japonaises créent dans le district de Hongkou, sur la rive nord de la rivière Suzhou, à Shanghai, autour de la synagogue OHEL MOISHE, un ghetto « réservé aux réfugiés apatrides » et y regroupent des milliers d’immigrés juifs (plus de 20 000) dans des conditions misérables. Une petite communauté de commerçants juifs (originaires du Moyen-Orient, comme la famille SASSOON qui vient de Bagdad) s’est établie à Shanghai à partir de 1840, s’enrichissant du commerce du coton et de l’opium. Au début du XXème siècle, celle-ci gagne subitement en importance avec l’arrivée de nombreux juifs d’Europe centrale, victimes des pogroms (5000 environ). Une première synagogue, la synagogue OHEL RACHEL est construite en 1920. La synagogue OHEL MOISHE verra le jour un peu plus tard (en 1927).

Victor SASSOON est alors le premier promoteur immobilier de la ville ; c’est lui qui, en 1926, fait construire le célèbre PEACE HOTEL (ex Cathay hotel). Vers la fin des années des années 1930, une seconde grande vague de réfugiés arrive à Shanghai ; il s’agit de 30 000 juifs environ, qui fuient le régime NAZI. Au coeur de la Seconde Guerre mondiale, les familles juives qui avaient trouvé asile au Japon, sont expulsées vers Shanghai (1943). Après 1949, la communauté disparaît ; les familles juives ont quitté le pays. La communauté compte aujourd’hui 3500 âmes environ, de nationalités diverses.» (page 385)

On voit que, même si on a affaire à des questions de chronologie, le fait évoqué est situé systématiquement dans une dimension antérieure et postérieure lorsqu’on ne revient pas sur le sujet abordé. Par ailleurs, on relève un souci de rédiger et non de fournir des informations dans un style télégraphique. Dans les annexes, on trouve outre de nombreuses cartes de géographie et géographie historique des indications pour prononcer le pinyin, ainsi évitera-t-on de prononcer "Cici" pour l’impératrice "Cixi" et on dira "Tseci". Par ailleurs, l’histoire de la Corée étant très liée à celle de la Chine, sept pages sont consacrée à une chronologie du Pays de matin calme du IIIe siècle avant Jésus-Christ à 1910 (année où il est annexé par le Japon).

 

Pour tous publics Quelques illustrations

Xirong

Note globale :

Par - 614 avis déposés - lecteur régulier

614 critiques
25/11/17


Wu Zetian, la seule impératrice régnante de toute l’histoire de Chine, sera le personnage central de la prochaine série de Christopher Newman, créateur de Game of Thrones
https://www.chine-magazine.com/limperatrice-wu-zetian-bientot-nos-ecrans/
332 critiques
02/12/17
En Chine, des archéologues ont retrouvé des fossiles d'un homme préhistorique qui était probablement un ancêtre direct des Chinois modernes
https://fr.sputniknews.com/sci_tech/201703041030326712-fossiles-chine/
614 critiques
07/12/17
Entre la Loi et la Morale -- l’Ecole légiste et l’évolution du système juridique chinois. Conférence mardi 12 décembre 2017 à 19:00. Centre culturel de Chine à Paris.
https://www.ccc-paris.org/evenement/conference-5/
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