Avis de Xirong : "Un univers plein de convulsions"
Les Trois Royaumes (三国志演义 ou 三國志演義 : Sānguózhì yǎnyì) est un roman historique chinois écrit au XIVe siècle, d’après un récit historique donné par Chen Shou écrit peu après la réunification de la Chine soit à la fin du IIIe siècle. Cet ouvrage est connu de tous les Chinois (souvent par des extraits représentés par le théâtre ou l’opéra), il est parmi les romans les plus longs et les plus anciens du pays avec plus de 800 000 caractères répartis en cent-vingt chapitres.
Cette période démarre à la chute de la dynastie Han en 220 et se termine par l’arrivée des Jin comme souverains lors de l’année 280. Les trois royaumes en question sont le Shu à l’ouest, le Wu à l’est et le Wei au nord. Plusieurs des personnages sont encore connus et même au moins l’un d’entre eux est utilisé dans un proverbe ; l’expression chinoise "on parle de Cao Cao et il arrive" correspond à la formule française "quand on parle du loup, on en voit la queue".
L’auteure cherche d’abord à montrer que la dynastie Han, qui avait accédé en 206 avant Jésus-Christ, commence à décliner en 25 de notre ère. Une inquiétude existentielle agite alors la société et seuls les intellectuels trouvent un apaisement dans le bouddhisme. La montée en puissance des eunuques, à partir de 166 après Jésus-Christ, suscite la hargne des mandarins. C’est la révolte des Turbans jaunes, conduite par un taoïste, qui ébranle totalement le pouvoir et les chefs régionaux, appelés à la rescousse des troupes impériales, mettent finalement un terme au pouvoir effectif de cette dynastie.
Danielle Elisseeff évoque les personnalités de Cao Cao et de Yuan Shao ainsi que les péripéties de leur rivalité, il poursuit avec la rivalité entre Liu Bei et Cao Cao. C’est d’ailleurs l’occasion de parler de Guan Yu un général chinois divinisé aussi bien par les taoïstes que par les bouddhistes. En fait les trois personnages principaux des débuts de la période des Trois royaumes sont Sun Quan, Cao Cao et Yuan Shao mais l’auteur dresse des portraits de nombre de personnages de leur entourage.
Les péripéties de cette époque sont rythmées par des batailles devenus mythiques. L’auteure essaie de dégager, vers la fin de l’ouvrage, les légendes de la vérité historique en s’appuyant tant sur des traces matérielles que des archives.
Dans sa conclusion elle s’interroge sur l’apport de cette période : métissage des hommes et cultures de la grande plaine pour converger vers une civilisation commune ainsi que désir de paix.
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