Avis de Xirong : "Une vie dorée à Jinshan?"
Jinshan 金山 est à la fois le nom d’une commune de la banlieue de Taipei et le nom d’une ville de la banlieue de Shanghai ; cette dernière peut être considérée comme ayant été trois fois couronnée ville nouvelle. En effet elle est créée en 1386, sous les Ming, à partir d’une forteresse défendant la baie de Hangzhou puis en 1978 (à l’époque où Deng Xiaoping s’affirme face à Hua Guofeng) où de bourg agricole elle devient un pôle industriel appuyé sur la chimie, la pharmacie, la mécanique, l‘électrique, le textile, ainsi que les véhicules (tout en gardant des productions de riz, légumes, fruits et bétail), enfin en 1997 elle gagne son autonomie (restant en plus un lieu touristique) et fait l’objet d’un statut particulier. En fait la région a un climat de mousson subtropical. Cette ville compte environ 800 000 habitants, alors que l’ensemble de la région de Shanghai atteint plus de 24 000 000 de résidents.
À travers cette étude, c’est de grands pans de l’évolution de l’urbanisme en Chine qui sont développés. Ceci est approché en cinq chapitres intitulés : Jinshanwei, une ville défensive, avant la création de la ville satellite, Une ville satellite pour l’industrie pétrochimique, époque des villes satellites, de 1972 à 1996, Les nouvelles formes des fonctions de la ville nouvelle de Jinshan de 1997 à 2014, Les villes nouvelles dans la structure polycentrique hiérarchisée, La mise en œuvre des fonctions des villes nouvelles de Shanghai.
Plus de soixante-dix documents divers (photographies, plans, graphiques, tableaux) accompagnent un texte d’un grand intérêt qui reste accessible à un lecteur non habitué à lire des études d’urbanisme. Un lexique, avec l’écriture en chinois, des noms des termes explicités, est offert.
Tout en se demandant, où sont logés les mingongs (le prolétariat urbain sans le bon hukou 户口) qui ont bâti cette cité et en notant que vu ses sectorisations, son étendue et son maillage en voies rapide, le transport automobile se révèle nécessaire (bannissant les trajets à pied ou en vélo), on retiendra de la magistrale conclusion :
« Dans le cas de Jinshan, mais aussi dans les villes nouvelles chinoises en général, la mixité fonctionnelle, complétant d’autres indicateurs (intensité des activités, proximité des services quotidiens, qualité des espaces publics) constitue u critère fondamental pour la création d‘espaces de vie attractifs et conviviaux d’une vraie ville fait pour ses habitants » (page 181).
Il est à noter que Ding Cong丁聪, dessinateur de presse, connu sous le nom de Xiao Ding 小丁, est né à Jinshan (voir http://www.zeali.net/entry/619). Par ailleurs 金山 peut se traduire par "la montagne d’or", d’où le titre de notre chronique.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations