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La puissance chinoise en 100 questions

La puissance chinoise en 100 questions
Tallandier 271 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Dans l’histoire, la définition de l’espace géographique de la Chine a donc recouvert des réalités diverses mal définies, ce jusqu’à une période récente (page 20)"

Cet ouvrage aura plusieurs usages ; il servira à tous les béotiens en matière de connaissance de la Chine du XXIe siècle et permettra à ceux qui s’intéressent à l’histoire et l’actualité de la Chine de mettre à jour leurs savoirs.

La présentation  est très pédagogique, la centaine de questions étant regroupées sous les volets suivants : histoire, culture et société, politique, économie, géopolitique et stratégie extérieure, relations franco-chinoises.

Voici le genre de problèmes soulevés : Le pouvoir en Chine est-il si centralisé et tout-puissant ? Quel est le rôle de la propagande ? La lutte contre la corruption est-elle une illusion ? Que signifie la fin de la politique de l’enfant unique ? Pourquoi la censure se renforce-t-elle ? Que pèse la dette chinoise ? Qu’est-ce-que le rêve chinois ?  L’APL est-elle vraiment la deuxième armée du monde ? Quelles sont ses ambitions maritimes ? La Chine est-elle une puissance nucléaire responsable ? Qu’en est-il de l’influence de la puissance chinoise en Afrique ? La Chine peut-elle lâcher la Corée du Nord ?

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En fait le pays semble un colosse aux pieds d’argile du fait de sa situation démographique, de l’exode définitif de la part de la majorité des étudiants qui ont réussi leur doctorat à l’étranger, du niveau de corruption, de la pollution ainsi que de la crise environnementale, et de l’absence de l’équivalent d’une sécurité sociale. En effet les Chinois doivent épargner massivement (le taux représente 40% du PIB) pour se prévenir des accidents possibles de la vie, entretenir leurs vieux parents et prévoir de payer les études de leur enfant. Toutefois le bond au niveau du revenu mensuel a été énorme, passant de 400 dollars en 1990 à 13 000 dollars en 2016.

Si le gouvernement du pays est bien de type léniniste, dans la mesure où le Parti communiste chinois est le centre de décision, par contre la société présente des inégalités profondes. En gros il y a les ruraux, les travailleurs migrants et les citadins officiels. Seuls ces derniers bénéficient de conditions de vie enviables et la passerelle entre travailleur migrant et citadin de droit ne peut se faire que par un passage temporaire dans l’armée.

La question des minorités est posée à travers le cas du Tibet, du Xinjiang (Turkestan chinois) et de la Mongolie-Intérieure, là où à priori pourrait se développer des tentations de revendications de droits politiques et culturels.  On relèvera que depuis 2008 les membres des ethnies (donc les non-hans) n’ont plus le droit de créer des associations pour la défense de l’environnement ou de l’éducation.

Certains seront heureusement surpris que des pistes pour le développement d’un système démocratique existent, puisque des partis autres que le PCC existent légalement (toutefois il est interdit d’en créer d’autres), cependant dans la situation actuelle ils n’ont pour rôle que de relayer les orientations prises par les dirigeants du pays. Ces derniers ne sont pas a priori les membres du gouvernement mais le petit cercle des sept membres du Comité permanent du Parti communiste, récemment le clan dits des "princes rouges" (issus de famille de dirigeants historiques) s’est renforcé face au clan la Ligue de la jeunesse communiste, aux origines plus modestes.       

La question des dissidents est posée mais essentiellement à travers trois figures, à savoir Wei Jinsheng, Wu Er’Kaixi et le prix Nobel de 2010 Liu Xiaobo (qui est mort en juillet 2017). Une chose m’a surpris, l’affirmation (pages 92-93) que la campagne contre la corruption aurait coûté un point de croissance en 2015 ; si elle avait été menée dans des buts autres que l’élimination d’adversaires politiques, nul doute que cela aurait permis au contraire d’éviter que des projets n’aient été portés avec des défauts qui s’avèreront coûteux plus tard.   

On relèvera que Zhongguo (中国) qui désigne la Chine signifie "pays du milieu" et que ce terme est ancien puisqu’on le trouve mentionné dès la plus haute Antiquité, sous la dynastie des Zhou (1046-256 av. J.-C.).

Pour tous publics Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

Par - 734 avis déposés - lecteur régulier

734 critiques
08/11/17
Judith Gauthier, sinologue, orientaliste et princesse chinoise incarnée Centre culturel de Chine à Paris le mardi 21 novembre 2017 à 19:00
https://www.ccc-paris.org/evenement/conference/
401 critiques
08/03/18
La Chine a annoncé lundi une hausse de 8,1 % de son budget militaire pour l'année 2018
http://www.france24.com/fr/20180305-chine-hausse-budget-militaire-raisonnable-risque-regional-xi-jinping-japon-taiwan
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