Avis de Zaynab : "Où l’on découvre que Marco Polo n’est jamais passé à Samarcande"
Marco Polo écrit ceci : « Samarcande est une très noble et grandissime cité, où se trouvent de très beaux jardins et tous les fruits qu'homme puisse souhaiter. Les gens y sont chrétiens et sarrasins. Ces jardins appartiennent au neveu du Grand Khan, oncle et neveu ne sont point amis, mais bien souvent en querelle »
En fait comme on peut le deviner sur la carte page 11 Marco Polo passe assez largement au sud de Boukhara et de Samarcande et c’est de son père qu’il tient la description de cette cité. On apprécie que sur cette carte on ait bien signalé que Cambaluc s'appelle aujourd'hui Pékin ; cette cité est en effet la résidence d’hiver du Grand Kahn.
Cette carte n'est pas dans l'ouvrage
Au début du récit le narrateur Marco Polo se présente et évoque également sa famille précisant que son père et son frère avaient déjà rencontré le Grand Kahn lorsque de retour à Venise il est invité à suivre son père et son oncle pour un voyage vers les capitales de l’empire mongol (Shangdu est la capitale d’été, ce site archéologique est aujourd’hui dans la province chinoise de Mongolie intérieure). Pour le voyage aller on insiste sur le passage du Pamir et la traversée du désert de Gobi. L’illustration montre bien la différence des paysages et climats dans l’univers dominé par Kubilai Khan. On a en particulier une image de Qinsay, qu’on aurait gagné à faire suivre sur la carte de son nom actuel à savoir Hangzhou ; les nombreux canaux qui la parcourent l’on souvent fait comparer à Venise. Fort logiquement la dimension maritime domine pour le voyage de retour qui se fait en passant par le détroit de Malacca.
Le texte est conséquent et de tonalité très pédagogique ; on insiste de façon très pertinente sur certaines techniques dominées en Chine qui n’arriveront en Occident que plus tard. Par ailleurs la tolérance religieuse des souverains mongols est bien mise en valeur.
Le graphisme a des teintes très lumineuses et renvoie à un style occidental contemporain alors que l’on aurait pu opter pour le style des enluminure du Maître d’Egerton qui illustra l’ouvrage au tout début du XVe siècle ou pour une petite touche évoquant la peinture chinoise traditionnelle pour les passages dans l’espace soumis au Grand Kahn.
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