Avis de Octave : "Les fusillés pour l’exemple chez les chasseurs alpins"
L’auteur a fait le choix de connaître avant tout le sort des fusillés servant comme chasseurs alpins. Ceci parce qu’il connaît bien l’histoire de la Savoie depuis son annexion à la France en 1860. Pour tous ceux qui, dans l’univers de la presse de l’époque, ont vu valoriser extrêmement souvent les chasseurs alpins (y compris dans les aventures de Bécassine, comme nous l’avons vu récemment), cette étude est d’un grand bénéfice. Le 14e corps d’armée est composé au début de la guerre essentiellement de Lyonnais, Dauphinois et Savoyards, aussi l’étude de Mino Faïta présente-t-elle un grand intérêt pour la région Rhône-Alpes. Par ailleurs, cette unité de combat est basée essentiellement sur le front allant de Pont-à-Mousson à la frontière suisse, aussi tous ceux qui s’intéressent aux combats dans les départements de Meurthe-et-Moselle et Vosges ainsi qu’en Alsace seront très heureux de disposer de certaines informations présentes.
On trouve également des mentions de régiments comme le 63e RI qui appartiennent au 12e corps d’armée basé à Limoges et composé de soldats recrutés dans le Limousin d’aujourd’hui, la Charente et la Dordogne. Ainsi les pages 116 à 118 sont consacrées à l’affaire du 18 avril 1915 où des hommes du 63e RI à Flirey (près de Toul) refusèrent de sortir des tranchées. Il s’agit du caporal limousin Antoine Morange , des soldats charentais François Fontanaud et creusois Henri Prevost et Félix Baudy (tous deux travaillant à Lyon). Ces quatre hommes sont réhabilités par la Cour spéciale de justice militaire en 1934.
Le cas des ligériens (des environs de Saint-Étienne) Pierre Marie Serre et Mathieu Vocanson (tous deux dans les chasseurs alpins) sont exposés, l’auteur montre comment on charge le dossier du premier (exécuté à Anould dans les Vosges) en quelques heures et la façon expéditive dont on exécuta le second (dans la Somme) pour avoir pris de l’argent sur un officier qui venait de mourir. Au fur et à mesure que l’on avance, on perçoit combien le malheureux aspect de loterie joue, on exécute pour des motifs variés, avec ou sans jugement, en tenant compte ou non de renseignements sur l’activité dans le civil du soldat (membre de la CGT pour les deux maçons de la Creuse évoqués ci-dessus).
Pour cet ouvrage il manque un index des noms cités (non seulement des fusillés, mais des témoins et de l’ensemble des protagonistes) ; ce livre est très complémentaire de celui plus global de Frédéric Mathieu. Mino Faïta a un autre angle de vue (à la fois personnel et parce qu’il regroupe les faits liés entre eux) et il prend le temps de développer comme on s’en rend compte avec la situation de Fernand Inclair né en Haute-Savoie et fusillé dans les Vosges. On se réjouit d’une iconographie au contenu varié : état-major du 63e RI à table, soldats des les tranchées, manœuvres à Grenoble, revue à la caserne Decoux à Annecy, trois phases d’une même exécution, procès-verbal d’une exécution … La lecture de Charles Vuillermet (1890-1918) : carnets et dessins d’un officier savoyard dans la Grande Guerre de Michel Perrier constituera un intéressant prolongement à celle des Fusillés innocents durant la Grande Guerre.
http://les-blessures-de-l-ame.over-blog.com/article-ceremonie-pour-le-centenaire-de-l-execution-des-caporaux-de-souain-125620322.html
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/11/11/Fusille-pour-l-exemple-mis-en-scene-pour-l-Histoire-2528602
http://prisme1418.blogspot.fr/
http://www.courrier-picard.fr/region/le-secretaire-d-etat-interdit-la-chanson-de-craonne-ia0b0n808908
http://www.leprogres.fr/france-monde/2016/11/11/rehabiliter-vingt-fusilles-pour-l-exemple-le-combat-d-un-stephanois
http://www.courrier-picard.fr/79541/article/2017-12-22/chauny-pas-hostile-au-monument-des-fusilles
https://www.helloasso.com/associations/association-pour-l-erection-d-un-monument-en-hommage-aux-fusilles-pour-l-exemple/formulaires/1/widget