Avis de Adam Craponne : "Un chemin des dames qui prend l'allure d'un chemin de Damas"
Nous avions remarqué quelques faiblesses chronologiques pour le premier tome et un dialogue fructueux s’était engagé entre nous et les auteurs à ce propos. Nous avions noté la plus grande rigueur historique présente dans le second tome et nous dirons du plus grand bien également de ce troisième volume qui clôt la série. Le premier tome de "La faucheuse des moissons" rend les moments qui précèdent la mobilisation dans un village des Hautes-Alpes et le troisième tome y ramène le narrateur début 1919 pour le jour (où il l’ignore) est enterrée la femme de son frère, morte de la grippe espagnole.
Des chapitres d’une petite dizaine de pages découpent le livre, on y passe de moments à la Belle Époque (l’enfance du narrateur) ou de la fin du XXe siècle à des épisodes de la Première Guerre mondiale et on a même une page entière avec une action au cours du XVIIIe siècle pour nous expliquer l’origine du nom "Chemin des dames" dans l’Aisne (voir à ce propos http://www.chemindesdames.fr/pages/faq_rep.asp?faq_id=29).
La question des mutineries, sans être centrale prend beaucoup de place dans ce volume, elle se traduit directement ou indirectement par de nouveaux décès dans le petit groupe de soldats dont on suivait le destin. On peut saluer la profonde sensibilité avec laquelle elle est approchée, loin de tous les stéréotypes qui se rencontrent habituellement sur les attitudes des lieutenants et capitaines dans les BD sur le sujet, en commençant par Tardi pour qui l’ennemi du poilu n’est pas le boche mais le gradé. En effet loin de charger leurs hommes, la plupart s’en sentaient responsables.
Si la mise en page est sans originalité particulière, le graphisme est très soigné et les couleurs rendent magnifiquement l’atmosphère froide des tranchées aux moments calmes et les conséquences des attaques.
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