Avis de Adam Craponne : "Toute enfance est une patrie perdue"
C’est la benjamine, puisqu’elle est née en 1960 à Alger de parents instituteurs, issus d’une famille arrivée là en 1845. La doyenne est Jeannine de La Hogue née en 1921 à Aïn Temouchent en Oranie où son père était juge de paix. La famille s’est installée en Algérie en 1834 et elle-même l’a quittée en 1962.
Les origines familiales sont diverses pour ces auteurs de souvenirs : juives, espagnoles, italiennes et différentes régions de métropole. Seule Nora Aceval a du sang arabe, au moins par sa mère, son père venait d'Espagne. C'est sûrement elle qui a le vécu le plus douloureux, son père ne se remettant pas de l'incendie de sa ferme en 1958 par des nationalistes algériens. Des hauts plateaux à la côte, du Constantinois à l'Oranais, c'est tout l'univers algérien (Sahara exclu) qui est couvert.
Même les textes les plus globalement joyeux sont portés par une dose de forte d'émotion. Parce que tous ont été coupés de leurs racines, qu'ils évoquent leurs parents, l'univers dépeint est teinté d'une plus ou moins douce amertume.
Dans cet univers, comme le dit fort bien la quatrième de couverture « on vivait ensemble mais séparés ». Les narrateurs ont fait un effort pour reconstituer ce passé au plus près, sans note hagiographique ou marque doloriste excessives. Certains aspects des dernières années de l'Algérie française sont bien approchés. On notera que "J'étais enfant en Algérie - Juin 1962" est un ouvrage de littérature de jeunesse de Leila Sebbar.
Pour tous publics Quelques illustrations Plan autre