Avis de Octave : "Clemenceau s’identifie à Démosthène dans les années 1920, sentant que son pays risque une absence de réaction face à une renaissance du militarisme prussien"
Si l’ouvrage de Lowczyk Olivier "La fabrique de la paix. Du Comité d'études à la Conférence de la paix, l'élaboration par la France des traités de la Première Guerre mondiale" paru chez Economica en 2010 permet de comprendre comment les géographes français construisirent en grande partie la carte de l’Europe de l’est et des Balkans, par contre le livre "La grande illusion : quand la France perdait la paix" est essentiellement centré sur les diverses tentatives de paix, plus ou moins blanches côté occidental voire oriental (moins fréquentes), qui s’échelonnèrent de 1915 à début 1918.
Fin 1914 la guerre de mouvement est terminée et beaucoup des dirigeants des deux camps ont conscience que le front ne bougera plus que de façon marginale. Même Joffre se donne comme objectif officiel de grignoter les espaces occupées en France par l’armée allemande.
Faute de pouvoir gagner la guerre vu la configuration présente, deux solutions sont explorées. La première est de détacher un allié de poids de la coalition adverse, ainsi Georges-Henri Soutou nous explique-t-il page 71 que Nicolas II se voit proposer par l’Allemagne à trois reprises durant l’été 1915 un quasi retour aux frontières d’août 1914. Du côté des Français, du pape et des Belges espère-t-on faire sortir l’Autriche-Hongrie du conflit ?
La seconde perspective est d’arriver avec l’ensemble des pays impliqués dans la guerre à une paix blanche où mis-à-part quelques concessions symboliques (comme l’attribution à Paris de la petite partie de l’Alsace, allant de Thann à la frontière suisse, occupée en continue par la France depuis août 1914) on retrouverait quasiment les frontières de 1914.
Jusqu’à la chute du régime tzariste, les objectifs de guerre français sont bien biaisés par les promesses faites à la Russie, peu après ils tiennent de plus en plus compte du principe des nationalités. Ce sont eux qui vont guider le redécoupage prévu de l’Europe par le comité d’études créé sous un gouvernement dirigé par Aristide Briand. Ce dernier est composé essentiellement de juristes, géographes, historiens et linguistes. Il y a très peu de parlementaires et quand c’est le cas ils sont là comme Charles Benoist parce qu’ils sont par ailleurs des savants reconnus dans un des quatre domaines cités. Le fait que le Danemark (pourtant neutre) retrouve, après référendum, une partie du Schleswig-Holstein est dû à la présence d’un linguiste français dans ce comité. Parfois dans un but idéologique l’expert tend à relativiser le poids d’une population, ainsi Emmanuel de Martonne a tendance à réduire l’importance des Hongrois dans certaines localités des Balkans. La Roumanie lui doit un doublement se surface entre 1914 et 1920 comme l’explique l’ouvrage récent "Un géographe français et la Roumanie : Emmanuel de Martonne (1873-1955)" sous la plume de Gavin Bowd.
On a l’impression que globalement de chaque côté les jusqu’auboutistes tirent les ficelles et ont les moyens de torpiller les initiatives qui leur déplaisent. Au sujet du devenir des débris de l’Empire russe occupés par l’Allemagne en fin 1917 et en 1918, la politique française manque de clairvoyance et de continuité, pour en savoir plus sur ce point survolé dans "La grande illusion : quand la France perdait la paix" on se reportera à l’ouvrage de conception très universitaire "Recherches sur la France et le problème des Nationalités pendant la Première Guerre mondiale" paru en 1995 sous la direction de Georges-Henri Soutou. Mis-à-part l’erreur sur les frontières du Danemark en 1914, on n’a qu’à dire du bien des cartes proposées et on se félicite de posséder une carte précise des occupations par les Belges, Anglais, Américains et Français de la Rhénanie sur les différentes années. On apprécie grandement l’index des noms de personnes.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations Plan chronologique
Privat le trouva au milieu d’une table en fer à cheval sculptée par Rodin. Clemenceau confirma son identité de vue :
"Vous avez raison. La résurrection de la Pologne est un idéal français ancien. Elle aura lieu, croyez-moi, et j’aiderai un jeune homme courageux, mais vous êtes Suisse, et les insectes, dans la bureaucratie, ont les moyens de vous réduire au silence. Mon conseil est que vous alliez à Genève et que, de là, vous poursuiviez votre plaidoyer pour une cause totalement juste et digne de soutien. De là, vous pourrez vous moquer en toute liberté des insectes de nos offices bureaucratiques et défendre une cause juste que la France elle-même approuvera lorsque le moment viendra."
http://www.esperanto-sat.info/article147.html
Jeudi 14 mai 2015 - samedi 16 mai 2015
http://graduateinstitute.ch/fr/events/_/events/corporate/2015/construire-la-paix
http://histoire-cite.ch/programme/
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/vosges/darney-tchecoslovaquie-celebre-ses-100-ans-1504183.html
La signature du traité de Versailles sera mise en scène au musée des Beaux-Arts d'Arras fin juin 2019.
http://www.lavoixdunord.fr/484016/article/2018-11-07/la-signature-du-traite-de-versailles-sera-mise-en-scene-au-musee-des-beaux-arts
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/21/en-1919-l-honneur-blesse-du-japon_5400862_3232.html
https://www.lepoint.fr/histoire/qu-est-devenu-l-original-du-traite-de-versailles-26-06-2019-2321209_1615.php
https://www.france24.com/fr/20190713-centenaire-defile-victoire-14-juillet-1919-premiere-guerre-mondiale-fete-nationale-paris