Avis de Octave : "Ne pas confondre les Nordistes Julien la dorure et Dodo la saumure : trois-quarts de siècle entre les deux dates de naissance"
L’ouvrage est sous-titré 1921. Le procès de la collaboration économique. L’accusé Leconte avait été envoyé en 1896 aux bat’d’Af’ car il avait commis divers délits dans sa jeunesse. Toutefois à la sortie de son service militaire en 1898, il s’était lancé dans le commerce de métaux puis dans l’industrie textile.
En 1910 il a épousé Eugénie la fille d’un industriel qui connaissait des difficultés financières ; Eugénie était assez amoureuse de son cousin Samuel Thanier qui peu après le mariage est parti s’installer dans un domaine dont il a hérité à Perpignan. En parallèle, on a l’histoire de Reine qui commet en 1900, dans la ville de Cassel, à quinze ans un meurtre parfait contre sa mère. Deux ans plus tard, c’est sa grand-mère qui devient sa victime puis…
Arrive le déclenchement de la Première Guerre mondiale, et le 2 septembre 1914 Roubaix voit ses premiers soldats allemands, elle est effectivement occupée un mois plus tard et le restera jusqu’au 17 octobre 1918. Notons que l’architecte roubaisien Paul Destombes consigna, durant toute la Première Guerre mondiale, le quotidien de sa ville.
La cité de la laine vit un triste Noël 1914, moment approximatif où Julien commence une liaison avec une jeune veuve Antoinette Lesur (on verra que Reine a joué un rôle dans ce veuvage). Le personnage de Marie-Léonie Vanhoutte, infirmière à Roubaix où elle est née en 1888, apparaît ici ; elle est liée au réseau de résistance de Louise de Bettignies. En 1924, Antoine Redier publie son livre La Guerre des femmes qui sera porté à l'écran sous le titre Soeurs d'armes. En 1934 Antoine Redier épouse Marie-Léonie Vanhoutte. D'autres personnes assez connues localement sont intégrées à ce récit. Quand Antoinette meurt assassinée à la fin de l’année 1918, Leconte est soupçonné. Sera-t-il jugé pour cet homicide et/ou pour collaboration économique ?
Une fois de plus, l’éditeur Pôle nord permet la parution d’un très bon policier se déroulant en zone occupée ou près du front entre 1914 et 1918 pour l'essentiel. Si un des nombreux auteurs, auxquels il a permis de s’exprimer, me lit, je lui suggère d’introduire une figure bien plus fréquente qu’on ne le pense dans la réalité, pour son prochain roman, celle du poilu cocu. Rappelons à ce propos que le roman Le Diable au corps est basé sur une histoire vraie, vécue par son auteur Raymond Radiguet.
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