Avis de Octave : "Quand j’entends le mot caricature, je sors mon Dico Solo"
Pour l’érudit, cela gâche un peu le plaisir et le béotien est envoyé sur quelques imprécisions qui ne lui permettront pas d’en savoir plus par lui-même sur l’auteur d’un dessin d’humour qui l’a frappé. Et pourtant les choix sont globalement très judicieux, les grands noms des caricaturistes de l’époque sont là : Métivet, Sem, B. Hatt, Castro, Ray Ordner, Poulbot, Rapeno, Iribe, Wilette, Abel Faivre, Forain, Sauvayre, A. Guillaume, Florès, Forton, Thomen… Les supports ne sont pas seulement les journaux, mais les cartes postales et les affiches ; de plus, le tout nous est offert en trois langues, avec traduction pour l’anglais et l’allemand.
Des journaux précis font l’objet d’une présentation spécifique, comme L’Épatant, Le Canard enchaîné, Le Crapouillot et La Gazette des Ardennes. Cette dernière est l’organe de propagande des Allemands dans la France occupée, elle est dirigée par l’Alsacien René Prévôt ; elle tire à 175 000 exemplaires et publie de façon sûre et régulière la liste des prisonniers français en Allemagne. Les Belges francophones ont l’équivalent avec Le Bruxellois.
Divisé en six chapitres, cet ouvrage développe des points très intéressants, par exemple sur les créations destinées aux enfants, la représentation des tranchées, la famine, les troupes coloniales, les traits caractéristiques de soldat d’une nationalité précise… En matière de rire sur les défauts de l’ennemi et de tours pendables, on se tournera vers la réédition des aventures des Pieds-Nickelés durant la Grande Guerre de Forton.