Avis de Octave : "C’est parti en 14 et on n’en est pas encore tout-à-fait revenu"
La première édition de ce livre date de 2014. L’ouvrage est composé de neuf chapitres. Le premier cherche les causes du conflit, le second évoque ses débuts, le troisième rappelle que c’est l’année 1914 qui est la plus meurtrière, le troisième décrit l’univers des tranchées, le quatrième pose pour 1915 et 1916 les répercussions de la guerre sur l’ensemble de la société, le cinquième s’intitule "1916-1917 : le temps des hyperbatailles", le sixième a pour nom "Hommes à la peine dans la tourmente des hyperbatailles", le septième a pour titre "Désarrois, révolution et paix (1917-1918 : les fronts intérieurs", le huitième se nomme "1918 comme en 14 ?", et le dernier propose une réflexion sur l’année 1919, les conséquences de la guerre et le discours mémoriel. Les informations portent tant sur les attitudes des combattants et des civils que sur les décisions des états-majors.
On relèvera que le général Gustave Pedoya, député radical-socialiste de l’Ariège, se voit menacer d’être arrêté s’il se rend sur le front en temps que parlementaire. Ce n’est qu’en juin 1915 que le général Joffre, mis plusieurs fois devant le fait accompli, se voit obligé d’accepter la présence de parlementaires dans les tranchées pour des missions d’information. Les députés et sénateurs les plus actifs sur les questions militaires sont indiqués : Maurice Bernard du Doubs, Raoul Peret de la Vienne, Jules Jeanneney de la Haute-Saône, Abel Ferry des Vosges et bien sûr Clemenceau du Var jusqu’à ce qu’il accède à la Présidence du Conseil.
Les villages sont souvent victimes de réquisitions de l’Armée française, si bien par exemple que, dans la Marne, le maire de Faux-Fresnay demande l'annulation d'une réquisition portant sur 1 073 quintaux de blé en 1917 à peu près à la même période du printemps 1917 où le maire de la commune voisine de Fère-Champenoise refuse de livrer les 267 quintaux de blé que lui réclame l’intendance militaire. Toutefois on sait que les campagnes s’enrichissent, en particulier par le roman Les gardiennes d’Ernest Pérochon. Le discours sur l’arrière n’est pas le point le plus fort de l’ouvrage et on relève même au moins une erreur qui prouve une certaine méconnaissance, puisque l’institutrice pacifiste de Pantin Hélène Brion est qualifiée de Mélie Brion et qu’il n’est pas précisé qu’elle est une active adhérente SFIO alors que le chapitre qui suit s’intitule "Les évolutions des courants socialistes". On apprécie qu’une certaine dimension culturelle trouve sa place dans le point "Dire le feu par l’image et la peinture ?". Par ailleurs il est agréable de disposer de quinze cartes dont plus de la moitié ne concerne pas le front occidental.
Le contenu est globalement une belle synthèse et devrait satisfaire ceux qui désirent prolonger leurs lectures sur la Première Guerre mondiale par une vision d’ensemble. Ils ne manqueront pas d’apprécier le dernier chapitre qui avance que les conséquences de la Première Guerre mondiale se font de nos jours encore sentir en particulier du point de vue écologique.
Pour tous publics Quelques illustrations
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/les-casques-de-la-seconde-guerre-mondiale-protegeaient-contre-les-ondes-de-choc-aussi-bien-que-les-modernes_141601