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Le comte de Saillans: 1790-1792 Le premier combattant de la Contre-Révolution

Le comte de Saillans: 1790-1792 Le premier combattant de la Contre-Révolution
SPM174 pages
1 critique de lecteur

Avis de Zaynab : "Un Ardennais coiffe les généraux vendéens sur le poteau de la Contre-Révolution"

Cet ouvrage n’a qu’un défaut, celui de laisser croire, par son titre, qu’il est bien moins intéressant qu’il ne l’est en vérité ; en effet le personnage n’a pas été que "royaliste absolutiste impénitent" durant deux ou trois ans de sa vie. L’un des auteurs est un parlementaire européen du Front national, depuis peu président du club de réflexion "Club Idées & Nation", et l’autre est sûrement son frère membre d’honneur des Sons of the American Revolution. Je n’ai rien trouvé d’autre d’intéressant sur ce dernier, mais cela indiquerait que ce dernier a des sympathies pour une révolution outre-Atlantique qui s’est traduite par l’exil ou l’expulsion du territoire des Treize colonies de plusieurs milliers de colons et d’indiens (les Iroquois en particulier), le refus du statut de colonie  et l’instauration d’une république.

Dans les manuels de l’enseignement secondaire d’histoire était signalée rapidement la révolte dite du Camp de Jalès, appelée aussi la Conspiration du comte de Saillans. Cet évènement joua une part non négligeable dans la condamnation à mort du roi Louis XVI en janvier le 15 janvier 1793, ceci non à une voix de majorité mais à 27 voix de majorité (il faut tenir compte de ceux qui se prononcent pour l’amendement de Mailhe) et on est dans le même ordre de grandeur pour le refus du sursis. Il est notable que Louis-Philippe d’Orléans, s’étant rebaptisé Philippe Égalité vote la mort et refuse le sursis ; les soutiens aux prétendants à la couronne de France de sa lignée devraient s’en rappeler.  

Françoise de Cromot épouse du comte de Saillans

Le 1er mai 1788, le comte de Saillans est nommé major (cela pourrait correspondre à lieutenant-colonel) du bataillon des chasseurs de Roussillon, qui stationne à Pont-Saint-Esprit et il va exercer son commandement aussi à Largentière et Alès. En juin 1791 c’est l’échec de la fuite du roi, arrêté à Varennes. En novembre 1791, le comte de Saillans rejoint Perpignan et il entraîne, dans la nuit du 6 au 7 décembre 1791, le général Godefroy-Ernest de Chollet, dans une conspiration royaliste qui semble-t-il ne débouche que sur l’arrestation de ce dernier qui meurt en prison peu avant les Massacres de septembre (on gagnerait à avoir une information précise là-dessus en lieu d’une formule quelque peu ambigüe page 55).

De ce fait, le comte de Saillans quitte début janvier 1792 le Roussillon pour Coblence. On verra comment, revenu en juin 1792, il prend la tête d’un mouvement destiné à soulever le Vivarais, le nord du Languedoc, le Dauphiné et la Provence. Il s’empare le château de La Banne (aux limites de l’Ardèche et du Gard) le 4 juillet 1792, toutefois en raison en particulier de l’inaction du comte Thomas Conway (au service de la cause américaine en 1777 et 1778, comme Maxime de Cromot cousin de l'épouse de notre personnage sujet de l'ouvrage) la rébellion, appuyée sur un noyau dur d’environ 1 500 paysans, échoue au bout d’une semaine. Notre personnage, reconnu dans sa fuite, est non passé par les armes mais massacré à coups de sabre. Le récit fait ici de cet évènement, est largement la reprise de ce qu’en a écrit le chanoine Patriat dans Notice sur le comte de Saillans, 1741-1792.

Une petite-fille du comte de Saillans, épousa en 1847 le neveu des frères Goulipeau, tous deux députés du département de Vendée et  régicides. Comme notre titre le laisse comprendre, le comte de Saillans passa son enfance dans le futur département des Ardennes à Herbigny (devenue Justine-Herbigny) au nord de Rethel et au sud-ouest de Charleville-Mézières. Contrairement à l’éditeur Harmattan qui le diffuse, SPM fait toujours un gros effort sur l’illustration et on doit l’en remercier. On a donc une bonne vingtaine de pages de photographies de documents divers dont des clichés sur l’ancien d’Ecordal à Herbigny, divers membres de la famille du personnage, le château de Vassy (aujourd’hui dans l’Yonne) demeure personnelle du comte de Saillans, les blasons des Saillans et des Cromot…

Last, but not least, on doit remercier les auteurs pour de très belles pages de récit qui nous content comment en 1771, le comte de Saillans est parti porter secours aux Polonais gouverné par le roi Stanislas Poniatowski, au départ marionnette des Russes car ancien amant de Catherine II. Un conflit entre lui et la noblesse conservatrice entraîna l’intervention des puissances voisines et le premier partage de la Pologne l’année suivante.

Carte du premier partage de la Pologne, absente de l'ouvrage

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Zaynab

Note globale :

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