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Marie-Guillemine Laville-Leroulx et les siens

Marie-Guillemine Laville-Leroulx et les siens
L’Harmattan308 pages
1 critique de lecteur

Avis de Ernest : "Une portraitiste royaliste qui survit artistiquement dans des temps agités"

L’ouvrage est sous-titré Une femme peintre de l’Ancien Régime à la Restauration (1768-1826). C’est cent ans après qu’un des premiers doctorats soutenus par une femme ne s’intéresse à Marie-Guillemine Laville-Leroulx et non cent après cent après la mort de cette dernière qui intervient en 1826 à Paris où elle était née en 1768. En effet en 1914 Marie-Juliette Ballot avait soutenu à la Sorbonne une thèse intitulée Une élève de David. La comtesse Benoist, l’Émilie de Demoustier.

Le 12 mars 1793, elle épouse Pierre-Vincent Benoist, avocat dans les parlements d’Ancien régime et à l’occasion  banquier afin de financer les activités qui pouvaient favoriser un retour d’un roi, y compris en utilisant les hébertistes. Il est mêlé au scandale politico-financier de Liquidation de la Compagnie des Indes orientales. Il sert Napoléon, comme beaucoup de royalistes de l’époque républicaine et est même décoré de la Légion d’honneur, alors qu’il n’est qu’un civil, employé certes au ministère de l’Intérieur. En août 1828, il est fait comte, alors qu’il est ministre d’État et membre du Conseil privé ; on peut en conclure que jamais notre peintre ne fut comtesse de son vivant. Notons que le comte Benoist d’Azy, le fils de cette dernière et de Pierre-Vincent Benoist, qui quitte l’administration en 1830, dirige les mines d’Alais dans le Gard puis devient un acteur dans la création du Crédit foncier et le développement des chemins de fer. Il fut député du Gard sous la Seconde République et de la Nièvre au temps de la Monarchie de Juillet et les débuts de la IIIe République ; il défend toujours des positions légitimistes teintées d’un catholicisme militant.

En effet cet ouvrage ne se contente pas de présenter la vie de Marie-Guillemine Laville-Leroulx  mais évoque largement son mari, ses parents, beaux-parents et enfants. Elle fut élève de Louis Vigée et de sa fille Élisabeth Vigée Le Brun puis de David. Elle reste connue pour avoir réalisé le premier portrait d'après nature de la reine Marie-Antoinette en 1778 et pour son tableau Portrait d’une négresse, perçu comme une reconnaissance à la Révolution qui a aboli l’esclavage et peut-être un éloge du féminisme.

Elle a d’ailleurs regretté l’Ancien Régime, comme Élisabeth Vigée Le Brun qui avançait que « Les femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées ».  Le portrait est réalisé sous le Consulat et deux ans après l’exposition de cette œuvre au Salon, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage dans les colonies françaises. Il est plus que dommage que l’éditeur ait imposé des reproductions en noir et blanc de sept tableaux de l’artiste, cela détournera vraisemblablement de l’achat un certain nombre de lecteurs potentiels.

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Ernest

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