Le Transsibérien: Départ immédiat pour l’autre monde

Le Transsibérien est un train mythique qui relie Moscou à Vladivostok en plus de neuf mille kilomètres. La ligne actuelle est terminée en 1916 car, après la défaite russe de 1905 face au Japon, le tronçon passant à travers la Mandchourie (avec des arrêts à Qiqihar齐齐哈尔 et Harbin哈尔滨 ) est doublé par une voie qui suit notamment le cours du fleuve Amour. La perte de Port-Arthur va avec l’abandon aux Japonais du tronçon allant de Harbin à Port-Arthur.

On rencontre sept fuseaux horaires, le lecteur découvre des paysages tant urbains que ruraux ; ainsi comme il est expliqué page 8, par un croquis entre Moscou et les monts Oural, sont traversés la toundra, la taïga et une zone de steppe boisée.  

Une bonne cinquantaine d’arrêts sont présentés en une ou deux pages. Animaux de notre époque ou de périodes géologiques (dont les fossiles ont été retrouvés) et nourritures propres à une région trouvent une bonne place. Des personnages historiques apparaissent tel à Nerekhta, Elizabeth Diakonova, une des premières féministes russes (d'ailleurs très anticléricale) qui est décédée à vingt-huit ans en 1902 (voir https://fr.rbth.com/histoire/79523-premiere-feministe-russe). Ponctuellement des mots de vocabulaire russe sont donnés avec leur écriture en cyrillique, leur prononciation et leur sens en français.

Par ailleurs nombre de curiosités touristiques sont mises en exergue. Des personnes rencontrées à chaque étape sont décrites, parmi eux se trouvent des employés du Transsibérien. Bien entendu il n’est pas oublié de rendre compte de l’atmosphère à l’intérieur du train et des gares. La part globale de l’illustration est proche de la moitié de l’ouvrage. Grâce au récit de ce voyage, c’est un peu l’âme de la Russie qui transpire. Quoique destiné en priorité à un lectorat de jeunes entre dix et quinze ans, cet ouvrage séduira nombre d'adultes.