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China Li, 1 Shanghai

China Li, 1 Shanghai
Casterman 64 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "Quelle est le lieu et le temps de l’action les plus prisés pour la BD francophone dont le récit se déroule en Chine?"

La réponse est évidemment le Shanghai des années 1920 et 1930, ceci en digne continuateur du Lotus bleu d’Hergé. Toutefois ici, on est face à un premier tome d’une série de trois albums avec seulement le premier volume avec cette perspective historique et géographique. On pourrait s’attendre pour un second album avec une action d’abord dans l’hexagone puis en bonne partie durant la seconde moitié de la guerre sino-japonaise de 1937 à 1945. Le troisième tome devrait nous ramener en France jusqu’à la fin du XXe siècle.

L’héroïne s’appelle "Prune", un nom que l’on ne donne évidemment pas à une rivière en Chine, contrairement à ce que l'on dit page 6. Mis-à-part ce petit détail, l’atmosphère de ce pays est très bien rendue et on note un effort pour dessiner les idéogrammes chinois de façon presque présentable.

La place des filles en Chine, dans les familles pauvres, était un peu semblable à celle d’une domestique et en effet il n’était pas exclu qu’en cas de difficulté financière elles soient vendues par un père ou un frère. Ici on a à l’origine une dette de jeu du frère.

Heureusement l’héroïne est douée pour le dessin et est remarquée pour cela par son maître qui la sort d’une condition, au mieux de domestique (ce qui est le cas, vu son jeune âge) et au pire de prostituée (dans l’avenir). Ce patron se prend progressivement d’affection pour notre jeune femme, et en tout bien tout honneur puisqu’il est eunuque. Le récit s’écoule sur environ dix ans.

Il fait partie des chefs de la pègre chinoise et cela entraîne quelques affaires très dangereuses pour lui. Les plus dangereux s’avèrent d’ailleurs être les Marseillais de la concession française de Shanghai… Est mise en scène l’épisode où les communistes fomentent des grèves qui sont réprimés par le nouveau pouvoir du Guomintang avec à sa tête Tchang-Kaï-check. On a d’ailleurs dans la partie documentaire quelques informations sur ce dernier, comme sur trois autres sujets dont celui des eunuques. Leur opération d'origine est mise en scène, ceci de façon supportable comme d’autres moments traumatisants.

Le graphisme est élégant, il fait penser à celui de Jean-Pierre Gibrat dans Le vol du corbeau (une histoire sous L’Occupation où une péniche joue un certain rôle) quand il n'y a pas de clin d'oeil à la peinture chinoise traditionnelle.

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Xirong

Note globale :

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