Avis de Xirong : "Une propédeutique à Tintin et le lotus bleu"
Cette série permet aux très jeunes lecteurs de rentrer progressivement avec plaisir dans le code de la bande dessinée, d'approcher la vie dans une Chine au mode de vie encore assez traditionnel et d'entendre parler d'un conflit (la Guerre sino-japonaise) qui est un prélude à la Seconde Guerre mondiale.
Tout cela au travers des aventures dynamiques de deux enfants qui sont coupés de toute tutelle adulte positive. C'est une sorte de "Sans famille" avec des adultes qui généralement veulent plus de mal que de bien à Tuduo (le jeune vagabond de Shanghai, dont la personnalité est un clin d'œil à San Mao) et Yaya petite fille issue de la bourgeoisie chinoise. Heureusement Yaya, comprenant le langage de presque toutes les bêtes et ayant un oiseau comme fidèle ami, peut compter sur des aides extérieures. Au bout de sept tomes en ordre dispersé, car leurs aventures les avaient séparés, les deux enfants étaient arrivés à Hong Kong où les parents de Yaya étaient censés être allés au moment où les Japonais pénétraient à Shanghai. Ne les trouvant pas, ils vont faire le voyage retour (chacun de leur côté) et c'est le sujet de ce huitième et avant-dernier volume de la série.
"La Balade de Yaya" a vu divers de ses tomes recevoir des prix tant des jurés de collégiens que d'élèves du primaire. En matière d'album de bandes dessinées prenant la forme d'un apprentissage de la vie par des jeunes enfants cette série est un modèle du genre, sachant utiliser les ficelles du genre sans tomber dans la banalité (il est vrai qu'en situant l'action en Chine à la fin des années 1930, on a un contexte fort riche). Le graphisme rappelle celui de Hayao Miyazaki, il séduit tant par son trait que ses couleurs dans son format à l'italienne.
Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations