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Souvenirs de la chambre de l’ombre du bracelet

Souvenirs de la chambre de l’ombre du bracelet
Rue d’Ulm 369 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "De jolis dragons chinois sur des robes de soie"

Bao Tianxiao (包 天笑) est le pseudonyme d’un homme de lettres, né en 1876 près de Suzhou (la Venise chinoise), ville où il passa son enfance. Il décède le 30 octobre 1973 à l’hôpital français de Hong-Kong, où il résidait depuis 1950. Sa famille était d’origine marchande mais s’était appauvrie.

En 1894 il est reçu au concours mandarinat. En 1900 il commence une carrière littéraire. Il a été enseignant de littérature classique quelques années au début du XXe siècle. Jusqu’à la guerre sino-japonaise de la fin des années trente, il donne nombre d’articles, de nouvelles, romans-feuilletons et romans, plusieurs mettent en exergue une volonté d’émancipation de la femme chinoise.

Certain récits ont pour cadre Shanghai, une ville en pleine expansion, que l’auteur connaît bien et qu’il a découverte ponctuellement en 1884 alors que son père y résidait seul depuis quelques mois. Le deuxième texte proposé évoque ce bref séjour, il se rappelle avoir vu un commerce qui faisait à la fois maison de thé et fumerie d’opium (la consommation d’opium est légale depuis 1858 dans l’Empire du milieu).

Des nouvelles nous évoquent son enfance, en particulier son entrée à l’école et son goût pour la lecture, nous rappelant d’ailleurs que le chinois n’était pas encore ponctué au XIXe siècle. Très jeune, il lit le journal Shenbao (申報) qui monte en épingle les faits héroïques des troupes chinoises au début  des années 1880 lorsque la Chine et la France sont en guerre ; il apprend là l’existence des Pavillons noirs et de la mort de l’amiral Courbet devant Taiwan. Plusieurs textes parlent des conditions dans lesquelles se préparent et se passent les concours pour devenir fonctionnaires sous les Qing. On a par la suite un joli panorama de la presse de Shanghai du premier cinquième du XXe siècle, en plein bouillonnement. Deux récits portent sur la prostitution, l’un au sujet d’une Chinoise mineure et l’autre d’une occidentale.

Cet ouvrage propose également un essai de Joachim Boittout autour des idées progressistes de Bao Tianxiao. D’esprit indépendant, ce dernier livre, dans des textes absents ici, un témoignage loin de la mythologie officielle chinoise et de l’imaginaire occidental de la vie à Shanghai dans les années trente (où par ailleurs il est scénariste de films). On ne peut que souhaiter une traduction ultérieure de certains d’entre eux.          

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Xirong

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