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La concession française

La concession française
Philippe Picquier 539 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "青幫 c’est bien la bande verte et il était inutile de plus la noircir en la nommant ici la bande noire"

Le titre en chinois est 租界 qi signifie "la concession", mais en fin de compte à Shanghai il y  a deux concessions de taille différente à savoir l’internationale (plus de 2250 ha, soit 22,6 km2), conjointement sous l’autorité des Anglais et Américains et la française (plus de 250 ha, soit plus de 2,5 km2) juste dix foix moins étendue.

On est ici dans le roman d’espionnage avec un billard à plusieurs bandes (la verte comprise) ; des hommes maffieux (de la Bande verte), certains nationalistes en voie de fossilisation morale et des révolutionnaires étaient évidemment attendus. Les services secrets japonais contrôlent alors avec l’aide de la maffia chinoise le trafic de l’opium dans l’essentiel du territoire des provinces orientales de l’Empire du milieu. L’enlèvement pour demande de rançon est un phénomène redondant.  

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Des tonnes d’armes fabriquées durant la fin de la Première Guerre mondiale, une partie part vers l’Asie de façon clandestine et tombe dans des mains rarement probes. Dans cette ville portuaire, on estime qu’au début des années 1930 il y avait 25 000 Russes blancs. Justement la maîtresse du héros Teresa appartient à cette communauté dont certains membres sont tombés sous la coupe des proxénètes japonais  et d’autres des espions au service des Japonais et il se pourrait que le traffic de revolvers et fusils ne lui soit pas étranger.  

L’action démarre en mai 1931 et se clôt en février 1932, au moment où les Japonais bombardent pour la première fois Shanghai ce qui aura pour conséquence un cessez-le-feu le 5 mai qui démilitarise Shanghai.  

« Dans les Concessions, les Chinois huppés ne lisaient que les journaux étrangers, ils payaient leur abonnement au mois, les domestiques allaient les chercher le matin dans la boîte aux lettres à la porte de derrière, avant de les leur porter dans le salon. Si ces gens-là venaient encore le trouver, il leur expliquerait, dès lors que la presse étrangère s’emparait d’une nouvelle, c’était comme un écrou desserré dans les vannes du bureau de la censure, le lendemain elle paraissait dans tous les journaux chinois. Voilà qui dépasserait leurs espérances, pas vrai ? »

« Une autre cabine de première classe, à tribord. Leng Xiaoman aussi était en train de se lever. Le plan prévoyait qu’elle se rende à la station radio et transmette un message urgent. Elle devait agir discrètement, sans réveiller son mari endormi près d’elle. Cao Zhenwu était en mission spéciale, envoyé par un haut dignitaire de Nankin. Nankin qui était actuellement le siège du gouvernement nationaliste et la capitale de la Chine. Cao Zhenwu devait préparer secrètement la venue de cette huile du Kuomintang à Shanghai, dans la Concession française, puis l’escorter jusqu’à Canton ».

Le photographe Xue est un métis sino-français, qui tire l’essentiel de ses revenus de la revente de photographies de crime qu’il prend afin de les vendre à la presse de la cité, il va collaborer avec la police de la concession française :  

« Au cours des multiples entretiens qui avaient eu lieu (…), il y avait un point dont il n’avait pas démordu : à aucun moment, l’information selon laquelle Gu Fuguang avait l’intention d’attaquer le convoi blindé du Shanghai Race Club ne lui avait été communiquée. (…) Il décida de ne rien dire sur Lin Peiwen et le Parti communiste. D’abord parce que ces gens s’étaient bien comportés envers lui, et ensuite parce qu’il n’avait aucune envie de s’attirer à nouveau des ennuis » (page 498-499)

Le lecteur occidental pourrait trouver le final comme un passage obligé dans le politiquement correct chinois, bref on le devine il y a là un hommage au Parti communiste chinois de l’époque. Pour une vision historique de la concession française de Shanghai, on se reportera à Shanghai : le Paris de l’Orient de Bernard Brizay.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Xirong

Note globale :

Par - 598 avis déposés - lecteur régulier

734 critiques
26/12/16
Le 8 décembre 1941, quelques heures après leur attaque surprise sur Pearl Harbor, les Japonais envahissent Hong Kong. Des Français rejoignent alors le Corps des volontaires de la défense de Hong Kong, établi par la Grande-Bretagne, pour soutenir les forces régulières.

http://www.medias-presse.info/les-hommes-dhonneur-de-hong-kong/66773/
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