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Manouchian Misak et Mélinée

Manouchian Misak et Mélinée
L’Archipel,245 pages
1 critique de lecteur

Avis de Patricia : "La vie de Missak encourage à combattre les forces sauvages du présent"

Le lundi 21 février 1944, à la forteresse du Mont-Valérien à Suresnes, Missak Manouchian est fusillé avec 21 résistants de son réseau. Quatre-vingt ans plus tard lui et son épouse rentrent au Panthéon. Avec Joséphine Baker, ils compteront parmi les personnes, nées à l’étranger, présentes dans ce lieu.   

En fin d’ouvrage, l’auteur rappelle qu’en 2014 une tentative de faire entrer Missak Manouchian au Panthéon avait échoué. Il informe qu’en décembre 2021, l’initiative est renouvelé par le président de l'association Unité Laïque, Jean-Pierre Sakoun, le maire de Valence Nicolas Darangon  (une ville qui compte le Centre du Patrimoine Arménien), Katia Giragossian petite-nièce de Missak, les historiens Denis Paschanski et Pascal Ory. En mars 2022 des conseillers du président Macron reçoivent les responsables du comité exécutif de l’association et en juin 2023 le président de la République déclare au comité exécutif qu’il est favorable à l’entrée du couple Manouchian au Panthéon.

La préface de l’ouvrage est assurée par l’écrivain Didier Daeninckx, auteur d’un roman autour de Missak mais également d’un album pour la jeunesse sorti en 2009 et réédité en janvier 2024. Il voit dans cet ouvrage « un encouragement à combattre les forces sauvages du présent ». Le premier chapitre conte les conditions dans lesquelles Missak quitte la prison de Fresnes, arrive à Suresnes et celles où il est exécuté à côté de trois autres membres de son groupe. Seule Olga Bancic n’est pas fusillée ce jour-là, ce sont vingt-deux partisans FTP-MOI qui périssent dans des exécutions successives par petits groupes (tous sont bien présentés individuellement en annexe). Les cadavres rejoignent le cimetière d’Ivry.   

Le récit revient sur la jeunesse de Missak Manouchian en Anatolie ; il échappe à dix ans au génocide grâce à une famille kurde. Celle de sa future épouse se déroule à Constantinople, à Smyrne puis à Thessalonique. Il arrive en France, venant du Liban, avec un passeport Nansen, dont sont dotés les apatrides.  On connaît les conditions de la rencontre de ces deux personnages et de leur militantisme dans la mouvance communiste avant la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. On sait moins  que Missak s’inscrivit en auditeur libre à la Sorbonne, suivit les cours de l’Université populaire située rue Mathurin-Moreau ouverte en 1932 à l’initiative de la CGTU, et placée sous le patronage de Romain Rolland et d’Henri Barbusse.   

Engagé volontaire dans une unité stationnée dans le Morbihan, Missak entre dans le militantisme clandestin à partir de 1941. Si l’on s’attendait évidemment à voir exposer sur divers chapitres les actions du groupe Manouchian, on est par contre très favorablement surpris de trouver un chapitre au sujet de l’éditeur, la forme et de la visibilité de l’Affiche rouge. On apprécie beaucoup également le chapitre consacré spécifiquement aux relations que la famille de Charles Aznavour a entretenu avec le couple Manouchian.  Au milieu de l’ouvrage, se trouve une vingtaine d’illustrations.

coup de coeur !

Pour tous publics Quelques illustrations

Patricia

Note globale :

Par - 177 avis déposés - lectrice régulière

501 critiques
25/01/24
L’Affiche Rouge et les FTP-MOI Conférence le 9 février 2024 de 14h00 à 18h00 au Sénat. Pour assister à la conférence écrivez à inscription@gabrielperi.fr
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