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Les Commandos de l’Affiche rouge

Les Commandos de l’Affiche rouge
Rocher264 pages
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Avis de Patricia : "Tu ne fais pas de mal, tu ne fais que tuer des tueurs (parole de Manouchian à un membre de son groupe)"

L’association Unité laïque, présidée par Jean-Pierre Sakoun, a porté le projet de l’entrée de Missak au Panthéon ; elle a demandé et obtenu que les patronymes de tous les fusillés de son groupe figurent sur une plaque à l’intérieur du monument. C’est un acteur du Groupe Manouchian qui nous conte là l’histoire les actions des FTP-MOI ; il décède cinq ans après la première publication de cet ouvrage qui se fait en 2013. Arsène Tchakarian est né non loin de côte orientale de la Mer de Marmara, sa famille se réfugie en Bulgarie au moment du Génocide des Arméniens.

 

En possession du passeport Nansen, il arrive à Marseille à quatorze ans. Âgé de vingt ans au moment de la victoire du Front populaire, il participe à Paris aux activités des communistes arméniens. Quoique apatride, il part faire son service militaire en septembre 1937, libérable deux ans plus tard il reste sous les drapeaux durant le conflit. Il nous dit incidemment que son régiment d’artillerie est envoyé dans les Ardennes au printemps 1940 et la retraite de celui-ci le conduit jusqu’à Nîmes où il est démobilisé.

 

Dans le prologue, il présente le groupe Manouchian, évaluent le nombre des combattants de ceux-ci à quasiment cent ; ceci exclut les militantes qui n’ont que transportées des armes et des acteurs qui ont permis aux membres des FTP-MOI d’échapper aux recherches. En dix chapitres, Arsène Tchakarian raconte assez précisément toutes les actions des membres du groupe Manouchian. Celles-ci visent tant des militaires allemands que des collaborateurs français (du Parti franciste et du PPF). Elles se font parfois sans savoir précisément qui elles visent, comme avec leur action ayant entraîné la mort du général Julius Ritter, responsable de l’organisation du STO pour la France. Certaines ne causent pas de morts, d’autres des blessés légers et enfin certaines ne touchent personne. On a ici un compte-rendu exhaustif des interventions menées et c'est là un des plus grand intérêt du livre.

 

On peut regretter des distorsions ponctuelles avec la réalité, ainsi le régime du régent Horty est qualifié de fasciste alors qu’il est réactionnaire. Par ailleurs la mosquée de Paris rue Geoffroy-Saint-Hilaire est qualifiée de marocaine, alors qu’elle a toujours été sous direction algérienne. Toutefois le plus intéressant à son sujet est d’apprendre à la fin des pages 120 qu’elle fut un lieu choisi pour perpétrer un attentat à ses abords et par là un exemple typique d’action abandonnée en arrivant sur place le jour prévu, à savoir le dimanche 8 août 1943. Face à l’importante protection policière ce jour-là, les résistants renoncèrent. La motivation était venue du fait que, sous L’Occupation, sa fréquentation est exclusivement réservée un jour par semaine aux officiers allemands.

Pour tous publics

Patricia

Note globale :

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