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Verdun, 1 Avant l’orage

Verdun, 1 Avant l’orage
Grand angle56 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Il peut, il pleut, Teuton rentre tes blancs canons"

La bataille de Verdun avait déjà été traitée de façon très intéressante dans le deuxième tome (évocation de la responsabilité de Joffre dans l’insuffisance de la défense) et troisième volume de L’Ambulance 13 (premières semaines de l’attaque allemande débuté en février 1916).

Dans cette série, comme avec "Verdun, 1 Avant l’orage" est bien mis en avant le rôle de Cassandre du lieutenant-colonel Driant. Rappelons que, connu en littérature populaire sous le pseudonyme de Danrirt, ce personnage était le gendre de Boulanger. En 1910, après avoir démissionné cinq ans plus tôt de l’armée, il est devenu député nationaliste de Nancy. Le colonel Driant apparaît également, cette fois pages 42 et 44 dans La guerre des tranchées, octobre 1914-février 1916  au ministère de la Guerre puis à Verdun. 

         

Avec "Verdun, 1 Avant l’orage", on rappelle que lui, en bon antiparlementaire qu’il était, réclamait à la Belle Époque, la liberté totale d’agir sans contrôle des chefs de l’armée en temps de guerre; il se félicitait début 1916 que l’état-major restait au moins théoriquement sous contrôle des parlementaires. Des historiens ont pu écrire que si l'Allemagne avait perdu la Première Guerre mondiale, c'est justement parce les décisions des chefs de l'armée n'étaient jamais passé au crible de l'avis des élus du Reichstag.

Parmi les personnages historiques présents côté français, on relève outre les généraux Joffre, Pétain, Gallieni (alors ministre de la Guerre), de Castelnau, Herr, les parlementaires Gustave Pédoya (un ariègeois, général à la retraite), Briand, Poincaré, Painlevé, Viviani, Doumer, Paul Deschanel et côté allemand le kaiser avec son fils et le général von Falkenhayn.

La fiction révèle tout d’abord que la pluie en retardant d’une semaine l’offensive germanique, permit une amorce de renforcement des combattants français (envoi du XXe corps alors au repos). L’action capitale de Castelnau le troisième jour de l’offensive, à savoir se donner les moyens de défendre la rive droite de la Meuse au risque que l’artillerie allemande détruise les ponts et que des régiments se trouvent isolés, est bien expliquée (page 38). D’autre part on voit page 45 que le colonel Serrigny prend les décisions capitales au nom de Pétain dans les derniers jours de février 1916 (année bissextile). En effet Pétain est isolé à Souilly, alors que son état-major n’est pas encore arrivé ; il attrape une pneumonie qui le laisse au lit quelques jours (pages 44-45). Si dans le second tome, on nous annonce que Nivelle défend Verdun dès la mi-avril 1916, on prendra conscience que les étoiles de Pétain perdent encore un peu plus de leur éclat.

Les huit pages documentaires expliquent entre autre que le but du général von Falkenhayn était plus au départ de faire venir les réserves françaises à Verdun, pour attaquer ensuite selon les opportunités dans un autre secteur que de prendre Verdun. Ainsi l’analyse de départ de Joffre ne serait pas fausse, toutefois cela n’excuse pas le fait qu’il est désarmé les forts en 1915 puis n’est pas renforcé début 1916 le secteur de Verdun suite aux nombreuses informations qui indiquent que les Allemands vont attaquer. Le graphisme tient de celui de la BD historique de haut niveau.        

coup de coeur !

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Alexandre

Note globale :

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