La Chine e(s)t le monde: essai sur la sino-mondialisation

Xi Jinping promet un rêve chinois et un nouvel équilibre économique mondial se dessine où l’Empire du milieu ne demande qu’à prendre en mais les destinées de la planète. Les tenants et les aboutissements des Nouvelles Routes de la Soie, connues sous le nom Belt and Road Initiative (BRI), sont explicités. La Chine inonde de prêts nombre de pays pour construire une centrale à charbon au Pakistan (au coût écologique non négligeable) et construit dans ce même pays le port de Gwadar dont 91% des revenus reviendront aux opérateurs chinois. Ce sont des entreprises chinoises, avec une plus ou moins forte proportion d’employés chinois, qui sur place réalisent les travaux qu’elles ont financés. Si les pays n’arrivent pas à rembourser, la Chine se verra offrit par exemple des concessions sur les mines dans certains pays.

La Chine qui trouvait injuste le système des concessions qui lui avaient été imposé par les puissances au XIXe siècle, se fait accorder une concession de 99 ans pour les activités commerciales du port de Hambantota au Sri Lanka. Des pays comme le Cambodge, le Laos et même le Portugal et la Grèce sont tombés dans l’escarcelle des intérêts chinois. Du point de vue intérieur, la Chine vit sans droit commercial réel et les statistiques sont un chiffre politique avant d’être un indicateur économique dans ce pays. Selon les auteurs, actuellement le contrôle renforcé du Parti communiste chinois sur la société bloque un certain dynamisme économique.          

La Chine avance un prétendu pacifisme mais fait de la mer de Chine méridionale une mer chinoise, installant des dispositifs sur des îlots et incitant ses bateaux de pêche à se rendre dans les zones contestées. Le nouveau port de Djibouti est devenu une base militaire chinoise. Bref comme le disent les internautes chinois dissidents, le régime actuel harmonise de force. L’émergence du modèle chinois devrait amener à réaffirmer voire redéfinir ce que sont les valeurs européennes.