Avis de Ernest : "Quand le Maghreb était un des phares de la chrétienté"
Augustin est né en 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras), et mort en 430 à Hippone (aujourd’hui Annaba) ; ce sont deux villes qui se trouvent de nos jours en Algérie, mais non loin de la frontière tunisienne. On sait que son père était païen et que sa mère appartenait à une famille devenue chrétienne très antérieurement. Quoiqu’il ait parfois accompagné sa mère à la messe, Augustin ne fut baptisé qu’en 387 à Milan.
Sa scolarité lui est pénible et il a de grandes difficultés dans l’étude du grec ; il ne pourra donc pas accéder aux textes chrétiens dans la langue d’Homère. Il poursuit une vie d’étudiant en droit à Carthage et quand il revient dans sa ville d’origine il est marié et père d’un enfant nommé Adéodat mort autour de 390. Du point de vue religieux, il est devenu manichéen ; de plus il est passionné d’astrologie.
Aimé Richardt insiste heureusement sur les circonstances qui amènent son personnage à devenir chrétien romain à Milan, une ville où l’arianisme est très influent. Augustin est alors professeur de rhétorique. Après son baptême, il combat vigoureusement les idées manichéennes à Rome. Alors « pour Augustin, le responsable du mal moral n’est pas Dieu, mais le "libre arbitre" qui a permis à Adam de déchoir de son statut » (page 64).
En 388, il est de retour à Thagaste et se met à proposer diverses réflexions autour du culte chrétien. En 391 il devient prêtre à Hippone où se tient deux ans plus tard un concile consacré notamment à la discipline des clercs. Augustin mène un combat contre les Donatiens qui mettent l’accent sur le Saint-Esprit et récusent tout sacrement administré par un célébrant non digne (et en particulier ceux qui avaient caché ou renié leur foi sous la persécution menée au début du IVe siècle sous le règne de Dioclétien).
Vers 396, Augustin devient évêque d’Hippone et il poursuit, dans cet office, les mêmes combats mais il élargit sa réflexion en particulier autour de la grâce, du péché originel et de l’origine de l’âme. Il est bouleversé par la prise de Rome, sous la direction du wisigoth Alaric, en 411 ; cela l’amène à développer thème de la cité de Dieu sans aucune référence aux idées millénaristes. Notons que pour lui, il ne sera jamais possible de mettre en place un pouvoir civil sur terre qui puisse se confondre avec la cité de Dieu. Augustin meurt alors que les Vandales ariens viennent de s’installer dans la partie occidentale Afrique du nord. Sa pensée riche et complexe fait qu’il est considéré comme l’un des quatre pères de l’Église romaine.
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