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L’émergence de l’empire russe

L’émergence de l’empire russe
L’Harmattan. 239 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "À la Saint- Georges le paysan russe pouvait changer de maître jusqu’en 1597"

Cet ouvrage montre combien la dimension religieuse de l’orthodoxie orienta le destin de la Russie. Les tsars se veulent après la chute de Constantinople les continuateurs de celle-ci et on verra  le grand-prince de Moscou à savoir Ivan III (celui qui rejeta le statut de tributaire de la Horde d’or pour sa principauté) , épouser en 1472  Zoé Paléologue la nièce du dernier empereur de Constantinople. L’ouvrage est d’ailleurs sous-titré L’Europe byzantine jusqu’à Catherine II.

En fait l’auteur commence par montrer comment se creuse le fossé entre catholiques et orthodoxes dès les débuts de l'époque médiévale et en quelles circonstances les tentatives de le combler échouent, sauf dans l’espace aujourd’hui ukrainien où on a des pratiques religieuses grecques mais où on reconnaît l’autorité des papes.

Non seulement les ennemis de la Russie sont nombreux mais les successions sont complexes à la tête de l’état centré sur Moscou. Les aspirations paysannes portent de nombreux soulèvements dont certains sont dirigés par de faux fils de tsar dont un semblerait avoir été en fait un maître d’école d’origine juive  (page 119). La partie est complexe, elle se joue toujours sur plusieurs niveaux ; les acteurs sur la longue durée sont les grands-princes puis tsars qui une conception absolutiste du pouvoir (celle-ci héritée des Mongols), les grands propriétaires terriens qui à défaut de pouvoir devenir des conseillers des princes deviennent des tyrans de leurs paysans, ces mêmes paysans pour qui l’entrée dans la période des Temps moderne est marquée par le passage à une extension dans un  servage où les contraintes augmentent progressivement et les cosaques.

L’ouvrage est vraiment très éclairant pour percevoir ce que fut et est aujourd’hui la Russie, la complicité entre Poutine et l’église orthodoxe  est  mis en exergue, comme avec le côté rebelle de l’Ukraine face à la Russie et au patriarcat de Moscou. Seul regret, pas une seule carte historique de la Russie, alors qu’un minimum de trois ou quatre était vraiment nécessaire, pire qu’une faute, un crime pour un ouvrage où d’ailleurs l’assassinat des princes en titre ou en puissance est, de tout temps, un sport national (si on nous permet l’anachronisme autour de l’idée de nation).  

Pour connaisseurs Aucune illustration

Alexandre

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