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Pierre Schoendoerffer ou la guerre

Pierre Schoendoerffer ou la guerre
Nouveau monde190 pages
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Avis de Benjamin : "Découvrir les cadors et les béotiens des conflits indochinois"

Stéphane Audoin-Rouzeau, connu comme historien de la Première Guerre mondiale, assure la préface de cet ouvrage. Pierre Schoendoerffer est marin lorsqu’il est en âge de faire son service militaire, au cours de celui-ci il réussit à intégrer le service cinématographique de l’armée. Il explique qu’il s’était engagé dans cet objectif. « Dans l’univers du cinéma qui, à ses yeux, ressemble au Château de Kafka, il ne connaît alors personne : "Il faut être à l’intérieur pour y entrer, et pour être à l’intérieur, il faut y entrer". » (page 15)

À cette époque, la Guerre d’Indochine est le conflit dans lequel la France est engagé et il la filme entre 1952 à 1954. Fait prisonnier à Diên Biên Phu, il détruit la plupart des films qu’il a tournés durant le siège ; il cache les autres mais les gens du Vietminh les découvrent. Un cinéaste soviétique les visionne et on peut penser qu’il les ramène en Russie, car une trentaine d’années plus tard la république du Vietnam ne parvient pas à les retrouver. Pour lui, on avait là d’abord une guerre contre le communisme avant d’être une guerre coloniale, ce qui est un point de vue que beaucoup ne partageaient pas, dont certains dirigeants des USA pour cette époque.

En août 1965, il suit les troupes américaines qui combattent au Vietnam et en tire le documentaire La Section Anderson, qui est couronné par un oscar en 1968. La même année de 1965, il sort un roman La 317e Section qui est adapté en film ; une petite cinquantaine de soldats français (dont une bonn quarantaine de Laotiens) quitte un poste isolé pour rejoindre Diên Biên Phu, ce qui ne se fait pas sans risque. Le film est primé à Cannes et est considéré par plusieurs historiens comme le plus grand film de guerre jamais réalisé.     

D’autres romans et d’autres films ont été réalisés par Pierre Schoendoerffer et certains contiennent plus que des allusions à ce conflit (c’est même un élément capital de l’intrigue) comme Le Crabe-tambour.  Sophie Delaporte analyse le contenu des films de Pierre Schoendoerffer en dégageant les thèmes tragiques qui s’en dégage et l’idée que la guerre est le révélateur de l’âme de chaque individu. Ce dernier réfléchit aussi sur en quoi l’expérience de guerre et le risque de la mort trempe les caractères de ceux qui reviennent d’un conflit.  Ses œuvres permettent d’approcher au plus près la psychologie des combattants des guerres française et américaine en Indochine, ce qui n’est guère possible à travers les ouvrages habituels  portant sur le conflit.    

De la conclusion, on pourra retenir :

« Par l’écrit et par l’image, il a tenté de dire une souffrance. Il a ainsi clamé son amour pour ses anciens cama­rades, ceux qui ne sont pas revenus, en particulier son ami photographe Jean Péraud, et ceux qui ont survécu comme lui à l’épreuve de la guerre. Avec le souci de rembourser une dette imaginaire contractée envers eux, les combattants, et parmi ceux-là des "rois", considérant qu’il devait la vie à beaucoup d’entre eux. "Je dois la vie à la mort de quelques-uns, avouait-il". »

idé cadeau

Pour connaisseurs Aucune illustration

Benjamin

Note globale :

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