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Chouans et Vendéens contre l’Empire : 1815 L’autre guerre des Cent-Jours

Chouans et Vendéens contre l’Empire : 1815 L’autre guerre des Cent-Jours
Vendémiaire 381 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Où sont passés les Travot d’antan ? Du boulot pour le savoir."

On sait généralement que le passage du général de Bourmont (ancien de l’armée des émigrés et ex-chouan, il sert dans les armées napoléoniennes à partir de 1814) du camp français au camp allié contribua à provoquer une certaine méfiance de la troupe vis-à-vis de ses généraux et démoralisa certains soldats. On connaît les actions des chouans et vendéens qui s’étalent entre 1793 et 1800.

On peut éventuellement savoir que notre général de Bourmont tenta en 1832 de mener, avec la duchesse de Berry, un nouveau soulèvement cette fois légitimiste face à la nouvelle monarchie de juillet. Mais qui, mis-à-part quelques érudits  locaux entre Cholet et Les Sables-d’Olon ou dans le Morbihan ne se sont préoccupés des mouvements contre-révolutionnaires dans l’Ouest en 1815 ?

Les héros du camp impérial étaient jusqu’à l’époque de l’Occupation parfois présents dans les villes de l’Ouest ou dans les communes de leur naissance au cœur de la cité par une statue. Mais en 1942 une commission des Beaux-arts  a sélectionné les sculptures en métal à fondre et c’est ainsi que Poligny et La Roche-sur-Yon perdirent leur général Travot et la première seule la retrouva dans les années 1950. Travot eut d’ailleurs aussi sa statue à Cholet, elle est aujourd’hui conservée au musée.  La statue du général Lamarque, réalisée en 1896 par Félix Soulès, à Saint-Sever dans les Landes connut le même sort que les deux premières et fut refaite pour être remise en1955.

Cette illustration, montrant le général Travot n'est pas dans l'ouvrage

Face à ce soulèvement, quatre questions principales se pont la première chose est de savoir quel fut l’ampleur du mouvement (donc ses caractéristiques sociologiques), la seconde est l’importance des troupes favorables à Napoléon immobilisées dans l’Ouest ( et d’imaginer si oui ou non, elles firent défaut à Napoléon dans l’ultime combat qu’il livra), la troisième est celle du type de combats qui se livra là et la dernière porte sur les conditions de retour au calme (qui va avec les sanctions ou récompenses reçues ultérieurement).

Louis du Vergier de La Rochejaquelein, en périssant le 5 juin 1815 dans la bataille  des Mathes  à Saint-Hilaire-de-Riez, gagna de voir réaliser son portrait en tant que général vendéen, alors que contrairement aux autres il n’avait en rien pris part aux combats de l’époque de la Révolution (contrairement à son frère). Aurélien Lignereux montre bien que l’Ouest n’a pas connu de Terreur blanche en 1815, la région a trop subi de dévastations pour souhaiter ajouter de nouveaux crimes aux anciens.

De l’ouvrage, on retiendra ce passage fort significatif :

« Partir en guerre avec une armée sans armes, telle fut la principale gageure. Si les officiers impériaux se plaignent à raison de leur propre déficit, la situation des Blancs est pire. (…)on estime au tiers le nombre d’hommes simplement armés d’un bâton ou d’une faux ; quant aux autres, ils présentent surtout des fusils de chasse et disposent d’une poignée de cartouches. (…) Sur la rive gauche, les espoirs des Vendéens sont déçus (..) la frégate L’Astrée ne débarque que 2 000 fusils et entre 800 000 et un million de cartouches. (…) Ce sous-équipement se retrouve à tous les niveaux : faute de baïonnettes, les Blancs sont surclassés au corps à corps. Peu nombreux et mal montés, les cavaliers royalistes ne sont pas de force à tenir le choc d’une charge ennemie. Quant à l’artillerie, elle est proche de la nullité. » (pages 137 à 139)   

On apprécie l’existence de trois cartes géographiques qui permettent de bien se rendre compte où se déroulent grands et petits affrontements en Poitou, Anjou, Maine et Bretagne entre mai et juillet 1815. Un index des personnes, un index des lieux, une présentation des sources (touchant en particulier les archives départementales de Vendée et de Maine-et-Loire) ainsi qu’une bibliographie se trouvent à la fin de l’ouvrage.    

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

Par - 734 avis déposés - lecteur régulier

401 critiques
23/09/19
Le général Lamarque, par Gonzague Espinosa-Dassonneville Mardi 1er octobre 2019, à 18 heures
Fondation Napoléon
7 rue Geoffroy Saint-Hilaire - 75005 Paris
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