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Diocèses en guerre 1914-1918

Diocèses en guerre 1914-1918
Septentrion321 pages
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Avis de Alexandre : "Wallons, Ch'tis et Allemands derrière leur évêque et pas pour le baiser de paix"

En fait le livre est sous-titré "L’Église déchirée entre Gott mit uns et le Dieu des armées" et traite du point de vue géographique des provinces belges de Namur, du Hainaut et du Luxembourg ainsi que des départements français du Nord, du Pas-de-Calais et de l’Aisne. Ceci pour des témoignages ou des récits concernant des ecclésiastiques belges ou français. Par ailleurs sont évoqués des lieux de ces deux pays, à travers ce qu’en rapportent des ministres catholiques allemands, c’est le cas par exemple de Dannevoux, dans la Meuse, non loin de Verdun. Il est à noter que la couverture reproduit un cliché de l’époque pris à Bellenglise dans l’Aisne.

L’opinion du catholicisme germanique sur les causes et l’évolution du conflit est mesurée grâce en particulier à l’étude des numéros de la Katholiscethe Monatsbriefe pilotée par le comte von Hertling docteur en philosophie député au Reichstag et chancelier de novembre 1917 à octobre 1918, le Rhénan Karl Joseph Mausbach prélat de sa Sainteté depuis 1913, le professeur d’université d’origine bavaroise Von Grauert et son confrère badois Engelbert Krebs.

Les  autres textes, sous cet angle, sont celui autour de l’action caritative catholique durant le conflit sous la houlette de Lorenz Werthmann et ceux de la deuxième partie intitulée "Le clergé allemand à l’épreuve de la guerre". Sont évoquées là les visites pastorales sur le front occidental d’une part des deux cardinaux Felix von Hartmann et Fransiskus von Bettinger et d’autre part de l’évêque de Spire et par ailleurs les journaux de guerre de l’aumônier militaire palatin Anton Fuchs et ceux de l’Alsacien (né à Woerth, près d’Haguenau) Julius Langhauer devenu curé d’un régiment stationné à Matz à l’été 1914.

La première partie met en avant les actions de résistance à l’occupant des évêques de Namur et de Cambrai, bien plus tardives et mesurées pour le premier que pour le second. Une étude portant sur la partie occupée de l’Aisne montre d’un côté que les Allemands remettent à l’ordre du jour des contenus religieux et réintroduisent comme enseignants des clercs à l’école primaire et que d’autre part certains curés sont arrêtés pour diverses actions de résistance. Ceci est l’occasion de découvrir des mémoires autour des conditions d’occupation de cités du département.

Nombre de fonctionnaires sont partis et là comme dans le Pas-de-Calais, certains notables se distinguent en territoire conquis par l’ennemi, alors que d’autres, tel Louis de Diesbach, sauront valoriser leur présence au front pour obtenir un siège parlementaire. Mgr Julien, évêque d’Arras à partir de 1917, reste du côté allié du front et se voit attaquer par l’Action française pour son soutien aux initiatives de paix du pape ; le Second Ralliement qui suit la reprises des relations entre la France et le Vatican ne laisse plus d’espace politique dans le nord de la France aux nostalgiques de la royauté. Un texte s’intéresse aux membres des communautés juives du département du Nord et de Boulogne.

Dans la troisième partie, on trouve un texte sur l’action des Filles de l’Enfant Jésus à l’hôpital de Dunkerque et le devenir de sœurs de la même congrégation qui tenaient des hospices ou orphelinats situés en région envahie. Des réseaux de résistance se créent autour de catholiques engagés comme ceux qui font paraître autour de Lille L’oiseau de France, ceci est d’ailleurs l’occasion de dire un mot sur deux journaux au contenu contrôlé entièrement par les Allemands, à savoir La gazette des Ardennes et Le Bruxellois. On s’intéresse aussi au journal tenu durant la Grande Guerre par Joseph Peter curé de Maroilles, village situé dans le Hainaut français ; c’est l’occasion d’évoquer les réseaux Marie de Croÿ et de la Dame blanche. Le curé de Tournai monte un service d’espionnage, qui rend de grands services aux Anglais qui tenaient le front dans le nord de le France.

Dans la dernière partie, outre l’article déjà signalé sur la Katholische Monatsbriefe, nous sont offertes trois contributions.   L’une porte sur les tentatives théologiques pour interpréter et justifier la guerre en cours, une autre présente les documents recueillis par deux curés belges par rapport aux exactions liées aux premières semaines de l’invasion de leur pays et la dernière fait un tour de France des ecclésiastiques, donnés comme héros pour leur conduite dans le conflit, qui voient leur mémoire entretenue. On apprécie les nombreuses illustrations présentes dans divers textes. 

Pour connaisseurs Quelques illustrations

Alexandre

Note globale :

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