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Le scandale de la Grande Guerre: tuer les fils

Le scandale de la Grande Guerre: tuer les fils
Presses universitaires de Dijon 117 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Les Pieds Nickelés s’en vont en guerre et en reviennent, contrairement à nombre de pères des enfants qui lisent leurs aventures"

Les fils en question étaient souvent aussi des pères, d'où notre titre. Il s’agit en fait d’une suite de contributions. L’introduction tente de définir la notion de scandale en matière de littérature. MariaChritina Pedrazzini étudie ensuite Flambeau, chien de guerre de Benjamin Rabier que l’on peut se procurer facilement en réédition. Il s’agit d’un ouvrage destiné à mobiliser les enfants dans l’admiration du combat mené par des poilus qui sont soutenus dans leur effort non seulement par Flambeau mais par tous les animaux contre les Allemands sur lesquels ont été porté tous les traits caricaturaux négatifs en cours compréhensibles par les enfants. Bien entendu ce récit fut largement encensé par les prescripteurs de l’époque et ce n’est qu’aujourd’hui qu’il peut paraître scandaleux à des adultes et ma propre expérience prouve qu’il faut sérieusement solliciter leur esprit critique face à ce récit chez les jeunes lecteurs.  

Absence de cette illustration dans le livre

Un article pointe le fait, à travers l’exemple italien, que c’est le pacifisme qui faisait scandale à l’époque. D’ailleurs en France on désignait alors sous le nom de "défaitistes" ceux que nous appelons "pacifistes". C’est le contenu de l’article d’Aldo Palazzeschi dans la revue Lacerba et les réactions qu’il suscite qui intéresse Marco Menicacci.

Deux contes de Joseph Conrad, dont le fils est mobilisé, sont analysés par Hubert Malfray. On peut retenir cette phrase : « Si la lettre conradienne se soustrait à la présence injonctive de guerriers fantomatiques, c’est peut-être parce que, pour reprendre les propos d’Abraham et Torok, les vivants ont besoin de s’inventer des fantômes » (page 68).

Ce n’est qu’une dizaine d’années après la fin du conflit que Robert Graves évoque dans ses mémoires et sa poésie la Grande Guerre.  La conclusion de cet article revoie parfaitement au titre de l’ouvrage : « les poèmes et la prose de guerre de Robert Graves nous appellent à prendre note et à nous souvenir du scandale que constitue le fait de tuer ses fils, et à considérer la vision solennelle et dénuée d’héroïsme qu’il propose de la Grande Guerre dans ces textes comme un éclairage sur toutes les représentations modernes de la guerre et de ses craintes » (page 89).

Les deux derniers textes portent sur l’étude d’œuvres écrites autour de 1930 qui désacralisent la guerre et montrent son absurdité. Elles ont été écrites par Aldington, Erich Maria Remarque, Ernest Hemingway et Jean Giono. La moindre des qualités de cet ouvrage n’est pas celle de donner envie de découvrir ou redécouvrir les textes évoqués.

 Absence de cette illustration dans le livre

Pour connaisseurs Aucune illustration

Octave

Note globale :

Par - 465 avis déposés - lecteur régulier

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