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Les demoiselles aux pompons rouges : la résistance héroïque des fusiliers marins à Dixmude

Les demoiselles aux pompons rouges : la résistance héroïque des fusiliers marins à Dixmude
Pierre de Taillac159 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Quand les fusiliers marins Modeste décrochent le Pompon"

Benjamin Massieu livre là un ouvrage fort illustré qui rappelle un fait d’armes largement connu jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. L’on sait qu’après le succès des armées françaises lors de la Première bataille de la Marne, s’organise entre ennemis une course à la mer.

Non loin des côtes de la Mer du nord, dans une ville qui appartint à Louis XIV pendant une grande partie de son règne (elle est rétrocédée en 1713 suite au traités mettant fin à la Guerre d’Espagne), six mille marins français (aidés de troupes belges) vont faire face à quarante mille soldats allemands.
Comme en plus certains de ces combattants français engagés comme mousses sont très jeunes (de seize à vingt ans, alors que ne combattent que ceux qui ont vingt-et-un ans en 1914) et que cette résistance va permettre de maintenir hors de l’occupation allemande une partie de la Belgique, la presse de l’époque et les histoires de la Grande Guerre (écrites dans les années 1920 et 1930) vont mettre en valeur ce combat.

On devine que le surnom de "demoiselles aux pompons rouges" est dû au fait de la juvénilité de nombre de fusiliers marins. On se rappelle que les soldats levés en 1814 par Napoléon étaient appelés les "Marie-Louise". On a un très bel exemple sur le sujet d’histoire en images pour les jeunes, parue le 14 mai 1916, dans un journal pour enfants appelé "La jeune France".

Un des médecins de la brigade Paul Petit-Dutaillis, rapporte que : «Les hommes de cette brigade étaient de tous âges : il y en avait de moins de 20 ans et de plus de 50 ans. On y trouvait toutes les spécialités, aussi bien des timoniers, des gabiers, des infirmiers, des soutiers, des électriciens, que de véritables fusiliers, et des canonniers sans canon».

Le récit court d’août à décembre 1914 et débute à Paris où ont été amenés les hommes qui nous intéressent du fait du danger qui guette la capitale après trois semaines de combat.

Plus de 80 % de ces fusiliers marins sont Bretons, aussi est sorti chez Coop Breizh "Les demoiselles au feu - L'épopée des fusiliers marins" de façon concomitante à l’ouvrage "Les demoiselles aux pompons rouges : la résistance héroïque des fusiliers marins à Dixmude". Toutefois les troupes françaises comptent à Dixmude aussi des Sénégalais. Si l’artillerie allemande est rudement efficace, avec l’inondation en ouvrant en particulier le canal de l’Yser le front se stabilise là pour à peu près quatre ans.

La correspondance de Luc Platt évoque des tourments divers : «Sur une nuit de douze heures, chacun de nous monte six heures de garde : deux fois trois heures ! Il fait, la nuit, un froid terrible, et il faut rester trois heures sans bouger ni dormir. Je vous assure que c’est là le plus pénible du métier : on a beau mettre les pieds dans le sac à viande avec deux paires de chaussettes, on est transformé en glaçon».

Le lieutenant de vaisseau Jean Pinguet a le souci constant de maintenir une relation confiante avec ses subordonnées : « Quand ils sont trop à me regarder ainsi, comme des chiens battus qu’on mène à l’assommoir, je chante quelque refrain du bataillon, un de ceux qu’ils connaissent tous. L’effet est immédiat : ils oublient la canonnade, et, sur la ligne, cinq ou six chansons s’élèvent, déclenchant les rires partout. C’est le facteur moral qui donne».

Ce dernier est le fruit d’un travail très pédagogique au niveau du texte et d’une recherche iconographique exceptionnelle. Bien que n’appartenant pas directement au sujet, on appréciera de voir une photographie, issue de la Bibliothèque du Congrès américain d’un magasin allemand saccagé à Paris le jour de la déclaration de guerre.

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations Plan chronologique

Adam Craponne

Note globale :

Par - 751 avis déposés - lecteur régulier

465 critiques
05/07/18
En souvenir des combats des fusiliers marins en septembre 1918, cérémonie le 23 septembre 2018 au moulin de Laffaux dans l'Aisne.
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