Avis de Benjamin : "L’esprit temporisateur d’Aristide Briand face aux idées du Printemps républicain"
Jean Baubérot est un historien et sociologue des religions alors que Nathalie Heinich est une sociologue de l’art. Durant les quatre premiers mois de l’année 2022 ils ont eu, sous la forme épistolaire, de rudes échanges autour de la laïcité. C’est l’ensemble de leurs courriers qui nous est livré pour cette période.
L’un est partisan d’une laïcité souple afin de favoriser l’intégration républicaine du plus grand nombre, l’autre est militante d’une laïcité intransigeante car elle pense que certaines concessions faites à des musulmans font le lit du terrorisme et sont des atteintes aux droits des femmes. Si l’un a pour souci majeur la liberté individuelle, l’autre donne la priorité à ce qu’elle pense le bien commun ou autrement dit l’intérêt général. L’un a peur de l’islamophobie alors que l’autre accuse des pans entiers d’universitaires d’être tombés dans l’islamo-gauchisme.
Cette dernière ne dissocie d’ailleurs pas son combat pour la laïcité intransigeante de celui pour le droit à l’avortement et d’une bataille contre la PMA. Dans cette dernière, elle ne voit aucune homophobie mais « un souci de l’intérêt des enfants, qui n’ont pas à être privés dès la naissance d’un état civil complet et cohérent et donc d’ancrages généalogiques structurants, pour satisfaire des désirs égoïstes portés par des revendications égalitaristes déplacées » (page 148). Elle reproche d’ailleurs aux religions leur homophobie et avance que « les religions sont avant tout source de calamités » (page 159).
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