Avis de Xirong : "Un camp de concentration en Alsace"
L’ouvrage présente une action au présent qui se déroule à l’été 1942. Un enfant strasbourgeois est envoyé chez son grand-père qui s’occupe depuis de longues années d’une ferme située dans le nord des Vosges alsaciennes.
Ce jeune Raymond va peu à peu s’attirer la sympathie de certains gardiens allemands (non de la SS mais de la Wehrmacht) du seul camp de concentration situé dans l’Alsace-Lorraine annexée par le Troisième Reich après la défaite de la France de juin 1940. D’ailleurs quelques vignettes, avec une action en en feed-back, permettent de bien comprendre le statut particulier de cet espace géographique.
Le récit au présent se déroule en partie au moment où se déroule la seule tentative d’évasion réussie de ce camp. L’élément facilitateur en est un mariage d’un des militaires en charge de la surveillance de ce lieu d’emprisonnement. Le banquet se déroule dans la salle des fêtes du village de Natzwiller.
On sait que l’histoire de la Shoah ne peut se faire, par la BD, à partir uniquement de "Maus" d’Art Spiegelman. Ici le sujet du génocide des juifs est traité de façon forte mais sobre, sans risque de traumatisme pour des élèves de l’ensemble du secondaire. Dans un style graphique, qui s’approche des qualités habituelles de la BD historique, cet ouvrage permet une approche sensible de la question. Aux 48 pages de BD s’ajoutent une douzaine de pages documentaires.
Il est à noter que ce camp a accueilli par exemple dans un premier temps le général Delestraint (dont l’arrestation motive la réunion de chefs de la Résistance qui débouche sur la capture de Jean Moulin) ainsi que François-Xavier de Bourbon-Parme (acteur d’une tentative de paix en 1917 alors qu’il est officier belge) et l’évêque de Clermont-Ferrand. Pour après la Libération, il accueille Pierre Sidos qui poursuivra constamment un militantisme d’extrême-droite. Il est à noter que le site de ce camp de concentration a fait l'objet d'un travail de muséification et que ce lieu patrimonial se visite.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
http://actu.orange.fr/une/allemagne-un-ex-garde-d-auschwitz-de-93-ans-juge-mi-avril-afp-s_CNT000000jmLVW.html
http://france3-regions.francetvinfo.fr/alsace/camp-du-struthof-deux-batiment-restaures-941844.html
http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-briey/2016/11/10/son-grand-pere-etait-le-commandant-d-auschwitz
http://www.la-croix.com/France/Anciens-camps-nazis-patrimoine-restaurer-2017-01-02-1200814113
https://www.francebleu.fr/infos/societe/l-ancienne-auberge-du-camp-de-concentration-du-struthof-bientot-lieu-de-memoire-1489422577
http://www.dna.fr/actualite/2017/05/04/un-historien-denonce-l-utilisation-du-mot-schlague-par-marine-le-pen-a-propos-de-l-europe
http://www.bfmtv.com/police-justice/strasbourg-decouverte-de-nouveaux-restes-humains-peut-etre-lies-aux-experiences-des-nazis-1213634.html
Voir Cahier de l'Ardenne wallonne n° 150 - Septembre 2017
http://www.ardenne-wallonne.fr/FR~Les_Cahiers
Le Mémorial de la Déportation au camp du Struthof, dans le massif des Vosges, est couronné d'une immense flamme de pierre blanche, haute de 40 mètres, avec la silhouette d'un déporté en une gigantesque sculpture en intaille. Sa réalisation est de Lucien Fenaux.