Avis de Benjamin : "L’Étoile blanche ce n’est pas l’étoile des neiges évoquée dans une chanson autrichienne enregistrée en français en 1940"
Ce récit avait été publié en 1947, sous le titre De l'enfer des hommes à la cité de Dieu chez l’éditeur SPES. Dans cette nouvelle édition, on bénéficie d’une présentation et de notes d’Emmanuel Rougier. Le titre est devenu L'étoile blanche ; le port de cette dernière était imposé par les nazis pour signaler que la personne était "Ami(e) des juifs".
Avec un regard distancié sur l’époque de la Seconde Guerre mondiale, l’auteure raconte son parcours durant ces années. Ses références morales lui sont inspirées par la doctrine du mouvement "Réarmement moral", créé par le pasteur luthérien américain Frank Buchman. Ce courant évangéliste de réveil prend ses racines en 1921 dans la Fraternité Chrétienne du Premier Siècle, Frank Buchman manqua par deux fois le Prix Nobel de la paix car en 1953 il fut finalement attribué au pasteur Albert Schweitzer et en 1954 à George Catlett Marshall (celui du plan Marshall).
Le 29 mai 1938, Frank Buchman prône un "réarmement moral" : « La crise est essentiellement d'ordre moral, dit-il dans ce discours ; il faut que les nations réarment moralement. Car le redressement moral est le précurseur indispensable du redressement économique. (...) Le redressement moral, loin d'engendrer les crises, crée la confiance et l'unité dans chaque phase de la vie ».
L’avocate juive et féministe Yvonne Netter est l’amie de l’auteure, cette dernière lui rend régulièrement visite au camp d’internement de Pithiviers. Complice de l'évasion de son amie, elle est arrêtée, puis internée à Beaune-la-Rolande (également dans le Loiret). Les nazis lui imposent l’étoile blanche, symbole de l’infamie, à leurs yeux, d’être "l’amie des juifs". Madeleine Fauconneau du Fresne évoque plusieurs personnes qu’elle rencontre là. Madeleine Fauconneau du Fresne est autorisée à quitter le camp, elle part pour Toulouse puis dans la capitale. Elle assiste à la libération de Paris. L'auteure évoque également les lendemains douloureux de la Libération. Au passage, grâce en particulier aux notes d’Emmanuel Rougier, on glane nombre d’informations comme le fait que l’évêque d’Orléans se fit complice de l’accueil du jeune juif Lustiger dans une famille de la ville, d’origine polonaise, ce dernier deviendra archevêque de Paris entre 1981 et 2005.
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