Avis de Zaynab : "Et pourquoi pas après la Mongolie?"
On comprendra le sens de la réplique du général de Gaulle, qui nous sert de titre, en allant à la page 14 de cet album. Les pages en bande dessinée sont au nombre de 48, les autres constituent un dossier documentaire bien illustré qui ne manque pas d’intérêt. Le récit démarre par un songe du général, traité sur une page ; ce rêve (ou ce cauchemar) permet de rappeler que lors de la fin du conflit certains pétainistes voulaient donner l’image d‘un Maréchal bouclier des Français lorsque le Général en était le glaive.
On apprécie aussi, plusieurs pages plus loin, la large mise en scène des manœuvres de Laval pour rétablir la République, en s’appuyant sur Édouard Herriot, l’ancien président de l’Assemblée nationale. Notons que Laval apparaît aussi à Sigmaringen. On apprend au passage que, pour s’éviter des ennuis, Édouard Herriot a feint la folie et s’était fait interné dans un asile à Maréville près de Nancy.
Outre des images sur Alger en 1944, on notera, très bien expliqué, le fait que les Américains avaient prévu de mettre (sous diverses formes) la France en tutelle à la Libération. L’action du général de Gaulle et de la Résistance française pour contrer ces intentions a sûrement évité à d’autres pays, et en premier lieu la Belgique de tomber dans de tels draps (voir à ce propos l’histoire du très réputé drap de Bruxelles là http://bruxelles2003.skynetblogs.be/archive/2004/11/17/histoire-du-drap-de-bruxelles.html).
Le général Leclerc apparaît dans le camp de base de la 2e division blindée (2e DB) à Vesly (dans le département de la Manche), Laval, Trappes, Rambouillet et dans la capitale. Les Ardennais seront très heureux de voir que Pierre Viénot, ambassadeur de la France libre auprès du gouvernement britannique, apparaît au moment où les Alliés débarquent en Normandie, dans de nombreuses cases des pages 7, 13, 14, 15 et 25. Pierre Viénot, engagé volontaire à dix-huit ans en 1916, est député socialiste de 1932 à 1940 pour la circonscription de Rocroi ; il décède d’une crise cardiaque fin juillet 1944.
Le séjour du général dans la France en voie de libération est largement mis en scène sur près de trente pages, toutefois seule la Normandie (avec bien entendu Bayeux ainsi que l’aérodrome de Cherbourg-Maupertuis) et Paris apparaissent comme lieux où il se rend.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations