Avis de Zaynab : "Un discours qui ne passe pas"
Pour une fois, un roman historique de Catherine Cuenca ne m’a pas séduit. Je ne vois pas l’intérêt de le faire se dérouler, pour l’essentiel, dans les Ardennes si c’est pour ne pas évoquer le dernier mort français officiel du conflit. Il s’agit évidemment du Lozérien Augustin Trébuchon tué juste avant la sonnerie de l’Armistice le 11 novembre 1918.
On peut, compte-tenu du lectorat de jeunes auquel s’adresse l’ouvrage, accepter la situation totalement fictive où une infirmière dans le camp français se trouve en face de son frère soldat saxon. Mais faire tenir en 1938 à ce dernier un discours, au demeurant pas insensé, qui regrette que la guerre ne se soit pas poursuivie pour éviter l’illusion que l’armée allemande avait été trahie par des civils et des juifs en particulier, passe mal. On l’aurait mis dans la bouche du mari de l’ancienne infirmière que cela aurait été bien plus adroit.
Rappelons que si Clemenceau a accepté cet armistice c’est parce que les généraux français avaient envoyé au massacre nombre de jeunes français et que les victoires en Allemagne allaient être des victoires américaines, vu la montée en puissance des forces de sammies.
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