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Atom Egoyan et la diaspora arménienne : génocide, identités, déplacements, survivances

Atom Egoyan  et la diaspora arménienne : génocide, identités, déplacements, survivances
L’Harmattan235 pages
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Avis de Benjamin : "Quand un Arménien rencontre un autre Arménien au cinéma, qu'est-ce qu'ils vont voir?"

On évalue, hors Russie, Proche-Orient et Iran, la diaspora arménienne à deux millions et demi de personnes à travers le monde, aussi ne faut-il pas s’étonner si un des principaux cinéastes arméniens de la troisième génération soit un Canadien, même s’il a vécu ses deux premières années en Égypte. L’auteure Nellie Hogikyan a suivi de études universitaires à Montréal.

Le cinéma d’Egoyan appartient à l’univers canadien, or celui-ci est multi-ethnique et interculturel ; l’auteur développe d’ailleurs cet aspect sur une demi-douzaine de pages. Or, « dans le cinéma canadien contemporain, l’aliénation (en opposition aux mythes de la culture américaine) semble être le thème privilégié. En effet, les problématiques autour de l’identité qu’aborde Egoyan concernent, de façon intense, les expériences de l’aliénation et s’entrecroisent avec les préoccupations de la production culturelle post-exilique et post-moderne en général » (page 37). La conclusion du premier chapitre pose les questions auxquelles tâcheront de répondre les chapitres suivants, à savoir entre autres à travers les films "Ararat" et "Calendar" :

« À la question "Qu’est-ce qui a survécu au génocide ?" La réponse d’Egoyan est l’absence et les ruines (à travers les représentations de l’Arménie). À la deuxième, "Qu’est-ce qui a survécu aux déportations ?" : la rupture constitutive et la dissociation. Mais le cinéaste ne se contente pas de présenter une esthétique du manque et de l’absence. Dans presque tous ses films, Egoyan utilise des stratégies palliatives, réparatrices, soit les mécanismes de substitution et de fusion, en juxtaposant des réalités contradictoires et extrêmes ». (pages 58-59)

Les chapitres qui suivent sont des modèles de fines observations autour des caractéristiques des films d’Egoyan qui portent la notion d’exil. Se succèdent : "Next of Kin : l’histoire d’une nouvelle famille canadienne", "Family Viewing ou après l’immigration : quelle origine pour la famille postmoderne ?" , "Identité nationale et représentation du pays d’origine dans Calendar : discontinuité et aliénation", "Filmer le génocide dans Ararat : histoire, déplacement, représentation", "Réclamer l’histoire : culture survivante et transmission dans Ararat". La conclusion intitulée "Imaginaire de l’extrême" aborde en particulier la représentation de l’inceste.

La bibliographie est très copieuse, elle avoisine les 130 titres. En fin d’ouvrages sont signalés une douzaine d’ouvrages autour de l’Arménie et des Arméniens, n’ayant pas de liens direct avec le titre "Atom Egoyan et la diaspora arménienne : génocide, identités, déplacements, survivances", toujours disponibles chez l’éditeur L’Harmattan.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Benjamin

Note globale :

Par - 462 avis déposés - lecteur régulier

462 critiques
27/06/17
Arménie, terre chrétienne encerclée
https://fr.aleteia.org/2016/09/13/armenie-terre-chretienne-encerclee-13/
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