Ecrire un avis

Les Mongols et le monde

Les Mongols et le monde
Château des ducs de Bretagne320 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "Le monde, lèvres mordues, s’est mis à genoux devant Gengis (Pürevdorj Dendev)"

Il s’agit là du catalogue de l’exposition Les Mongols et le monde qui se tient du 14 octobre 2023 au 5 mai 2024 au musée du château de Nantes. Une telle exposition aurait dû se tenir en 2021 avec des objets prêtés par les musées chinois, toutefois l’opposition par les autorités chinoises  au contenu des textes élaborés  par le Musée d’histoire de Nantes avait contraint ce dernier à reporter son exposition sur Gengis Khan (voir https://www.rtl.fr/actu/international/nantes-pourquoi-une-exposition-sur-l-empire-mongol-provoque-la-colere-de-la-chine-7800902933). L’exposition a donc été conçue en sollicitant des musées de la Mongolie, de certains des USA, de divers musées français plus de deux musées de pays de l’Europe occidentale et d’un musée de Singapour. Dans ce catalogue, aux côtés des objets de l’exposition s’ajoutent de nombreux clichés notamment d’éléments de décor de monuments. L’illustration occupe une très belle part de la surface du livre.  

 

Cet ouvrage est sous-titré L'autre visage de l'empire de Gengis Khan, ce qui donne le ton général de déconstruction partielle de l’imaginaire occidental lié à l’invasion tartare conduite par Témudjin et ses descendants au cours du XIIIe siècle.  Dans une des préfaces, Chuluun Sampildondov, Directeur du Chinggis Khaan National Museum, rappelle (sans citer les deux noms) que le royaume de France fut le premier pays d’Europe occidentale à envoyer un émissaire à la rencontre du petit-fils de Gengis Khan. André de Longjumeau, à la demande de Saint-Louis voulait voir Güyük, khan suprême de 1246 à 1248 ; ce ne fut pas possible du fait du décès du souverain. Ce dominicain est suivi par Guillaume de Rubrouck qui, sollicité par le même roi de France, vit Möngke khan suprême de 1251 à 1259. Cet ouvrage cite page 127 la description que fit par Guillaume de Rubrouck de la capitale des Mongols:  «  deux quartiers: celui des sarrasins où sont les marchés et où de nombreux marchands affluent à cause de la cour, qui est toujours proche, et à cause de la multitude des ambassadeurs ; l’autre quartier est celui des habitants du Catay, qui sont tous des artisans. En dehors de ces quartiers, il y a de grands palais qui sont destinés aux secrétaires de la cour. Il y a douze temples d’idolâtres de diverses nations, deux mosquées où est proclamée la loi de Muhammad, et une église de chrétiens à l’extrémité de la ville. La ville est ceinte d’un mur de terre et a quatre portes. À la porte d’orient on vend du mil et d’autres grains, qu’on y apporte toutefois rarement; à la porte d’occident on vend moutons et chèvres; à la porte du sud, bœufs et chariots; et à  celle du nord on vend des chevaux ». Notons qu’auparavant le pape Innocent IV (qui était également chef de l’État) avait envoyé fin 1244 Jean de Plan Carpin en compagnie d'Ascelin de Lombardie à Qaraqorum (Karakorum) où ils furent reçus par Güyük à l’été 1246.

 

Le corps de l’ouvrage est composé de diverses contributions.  Page 34 Marie Favereau évoque "Le grand échange mongol" en guise d’introduction.  Page 85 Jean-Paul Desroches écrit sur "La naissance des empires des steppes". Page 98 sont présentées "Les écritures utilisées par les Mongols" grâce à E.Munkh-Uchral. Page 103 Gelegdorj Eregzen a rédigé une "Chronique de la culture cavalière et équestre mongole". Page 125 il s’agit de "Décrypter le mystère des villes impériales de la steppe" avec Jan Bemmann. Page 140 Susanne Reichert disserte autour "De l’objet à l’interpretation contextuelle: comment les archéologues reconstituent l’histoire de Qaraqorum". Page 142 Hiroyuki Nagamine décrit "Saray, métropole de la steppe qipchaq". Page 146 Delphine Miroudot conte les "Innovations céramiques et affirmation du pouvoir en Iran sous les Mongols". Page 153 Dashdondog Bayarsaikhan se penche sur  "Khan et Khatun, le couple impérial : le rôle des femmes dans le clan".

 

Du fait de Sosorbaram Khürelsükh, il est possible de découvrir les "Objets de prestige, les ceintures ouvragées" à partir de la page 166. Deux pages plus loin, c’est toujours la même chercheuse qui nous évoque les "Coiffes et couvre-chefs mongols, l’indispensable chapeau", elle poursuit d’ailleurs page 168 avec "Les bottes, exemples d’un savoir-faire artisanal". On poursuit page 175 avec Yihao Qiu autour de "La politique de la différence : la diversité des populations sédentaires de l’Empire". Dashdondog Bayarsaikhan révèle page 186 les "Bas-reliefs de princes armeniens", objet des collections du musée de l’Ermitage et de l’History Museum of Armenia ; il informe incidemment ainsi que l’invasion de l’Arménie par les Mongols de l’Ilkhanat date de 1236. Delphine Miroudot poursuit en proposant page 188 la contribution "Mécenat ilkhanide, des indices inédits". La Corée est présente dès la page 192 avec le texte de Gülsen Kilci "Le royaume du Koryŏ et l’Empire". Ensuite Pierre-François Souyri évoque en quatre pages les "Tentatives d’invasion du Japon"qui eurent pour conséquence lointaine le passage du "kamikaze" dans le patrimoine linguistique de très nombreuses langues.  Page 201 Roxann Prazniak propose "Un autre visage de l’art: l’influence mongole dans la peinture".

 

Page 214 Eiren Shea traite de "Qubilai Khan à la chasse", Yong Cho présente " La taxonomie des arts a la cour des Yuan" page 218, trois pages plus loin on peut découvrir comment chez les Mongols on procédait pour  "Lire le ciel et représenter la terre" sous la plume de Qiao Yang. Page 236 Angelo Cattaneo évoque "La Mappa Mundi de Fra Mauro: la connexion mongole". Page 241 Jamsranjav Bayarsaikhan, Bryan K. Miller et Alicia R. Ventresca Miller s’intéressent à "L’enseignement des morts: modes de vie dans l’Empire". Plus loin Sosorbaram Khürelsükh parle de "Coupes et bols, reflets d’un rang social". Page 254 on trouve "Miroir en bronze, de l’esthétique au rite funéraire" à la page 258 pour un teste de  Damchaabadgar Sodnomjamts. Page 260 Tumurbaatar Tüvshinjargal donne l’article "Les statues d’hommes pierre, de véritables portraits ? ", quelques pages plus loin il évoque le "Rite psychopompe" avec l’usage du tibia de mouton. Page 267 Timothy Brook propose une réflexion sur "Le monde que nous ont laissé les Mongols". Page 284 Marc Toutant s’interroge sur la possibilité de considérer Timour comme "l’avatar centrasiatique de Gengis Khan? ". Page 288 Isabelle Charleux réfléchit autour de la place de "Gengis Khan aujourd’hui".  "Le Przewalski, un équidé pas comme les autres: réappropriation d’un patrimoine historique et naturel" est dû à Camille Favier et Marie Herment.  Page 302 Isaline Saunier évoque "Le deel, entre héritage et réinvention". La dernière contribution de l’ouvrage s’intitule "La musique mongole médiévale et sa réinterprétation contemporaine", on le doit à Johanni Curtet.  

idé cadeau

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Xirong

Note globale :

Par - 598 avis déposés - lecteur régulier

598 critiques
29/11/23
L’histoire fantasmée de Gengis Khan podcast https://www.chateaunantes.fr/podcast-les-memoires-vives-saison-2/?utm_source=brevo&utm_campaign=21-nov&utm_medium=email
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Vous aussi, participez en commentant vos lectures historiques facilement et gratuitement !

Livres liés

> Suggestions de lectures sur le même thème :
> Autres ouvrages dans la même catégorie :